bassements, les parois du hashandi royal sont faites en roseaux; pour
les consolider on emploie, de plus, des roseaux noirs et blancs tressés
en gros faisceaux; un auvent supporté par des piliers de bois en fait
le tour. Deux petites portes basses, parallèles, y donnent accès. Léwanika
nous fait asseoir l’un à sa droite et l’autre à sa gauche ; le long
de la paroi principale, plusieurs dignitaires sont accroupis sur des
nattes, en particulier le gambéla Séopi, premier ministre, personnage
replet dont la tête grisonnante est recouverte d’un bonnet de couleur.
Il ne porte d’autre vêtement aujourd’hui qu’une large pièce d’étoffe
bleu foncé, enroulée autour de la taille; à son cou pend un collier de
grosses perles de verre bleu, d’où se détache un koupa, coquille polie
qui a représenté pendant longtemps la valeur d’un esclave.
Nos cartes de géographie sont déposées devant Léwanika ; la bousr
sole l’intéresse. Après plusieurs questions, le roi me confirme ce qu’il
avait déjà dit auparavant, c’est que, à sa connaissance, l’itinéraire
que j ’ai suivi entre les rivières Machilé et Loumbé n’a pas encoré
été exploré à cette latitude.
Dans la seconde partie de cette séance géographique d’un nouveau
genre, Léwanika me donne des renseignements intéressants sur les
frontières de son royaume, en particulier sur la frontière nord, très
peu connue, qui selon toute probabilité se trouve proche de la ligne
de partage des eaux du Congo et du Zambèze, ainsi que sur les tribus
qui l ’habitent et qui sont moins connues.encore. Il avait convoqué à
cet effet, quelques chefs ou sujets. Ils sont là, accroupis dans la cour,
attendant qu’ils soient mandés par le roi. Ils entrent alors à genoux,
s’inclinent profondément en frappant des mains, puis s’accroupissent
sur leurs mollets. Séagika, le secrétaire du roi, se tient devant lui et
prend part à la discussion, ainsi que le gambéla Séopi et d’autres
encore. Comme je l’ai dit, le roi Léwanika me donne surtout l’énumération
des tribus qui habitent dans le nord de son royaume : j ’écris
sous la dictée de M. A. Jalla ces noms et ces indications. Le roi avait
pris la précaution de marquer ou de faire marquër à la craie sur le sol
de la salle le tracé sommaire d’une partie de ses états.
Lorsque Léwanika adresse la parole à l’une des personnes présentes,
elle doit battre des mains. S’il éternue, tout le monde, excepté
nous, bien entendu, bat des mains. De ma place,
je vois les plats du dîner royal passer dans la
cour et les indigènes qui se trouvent sur leur
passage frappent des mains; il en est de
même pour tout ce qui appartient au roi.
Comme dernière question, je demande à
Léwanika quel est le nombre de ses sujets.
Sur ce point-là, il me répond qu’il ne lui t o b a k a (b o i s ) c é d é e p a r l e r o i
LÉWANIKA.
est pas possible de me donner un chiffre | Croquis de Van Muyden. Collection
do l’auteur.
même approximatif.
Le soleil est sur le point de se coucher, lorsque nous quittons le
kashandi. En traversant là place publique, nous voyons de grands tambours
allongés, qui vont être battus en l’honneur du renouvellement
de la luné. Les danseurs, revêtus de queues de léopards, reprennent
déjà leurs exercices chorégraphiques, de véritables dislocations.
Nous sommes au commencement du mboumbi, de la saison chaude ;
novembre est le mois le plus chaud de l’année; à cette époque le
thermomètre a enregistré, parait-il, jusqu’à -)- 48° C. à l’ombre. Les
nuits sont fraîches et l’écart de température entre le jour et là nuit
est en moyenne de 20 degrés centigrades.
Une autre fois, j ’assiste à la chapelle au service du soir pour les
catéchumènes, présidé par M. Jalla. Parmi les assistants se trouve
la jeune ex-reine Nolianga, qui vient volontairement de quitter le