Le thé fermenté est premièrement placé dans le tiroir du bas et il suit
une gradation jusqu’à ce qu’il a rm e au tiroir le plus élevé, où l’opération
du séchage se termine. Nous avons alors sous les yeux un thé
préparé et sec. Par le moyen d’une autre machine, il est trié et assorti
en trois qualités différentes; ensuite il est mis en paquets et il est
prêt à être expédié au loin.
Les coolies hindous qui travaillent dans ces plantations dépendent
gouvernement du
reçoivent aide et
p ro te c tio n , et
c’est au « Protec-
tor », résidant à
Durban, que s’adresse
le planteur
qui requiert
leurs services.
Les coolies;
LA RIVIÈRE DE MÉRINDOL ( nATAl ) î S 0 n t PC C r U t é ' s
D’après une photographie.
principalement
dans les provinces de Calcutta et de Madras; ils signent un engagement
de cinq années auprès du gouvernement. Ce temps expiré, ils
peuvent de nouveau se réengager pour la même période, année par
année seulement, car les autorités ne désirent pas qu’ils s’établissent
à poste fixe dans le pays. Ils font leur voyage, aller et retour payé. Ils
reçoivent du planteur un salaire fixe, ainsi qu’un terrain sur sa propriété,
où ils établissent leurs huttes et leurs jardins.Le planteur leur
fournit en outre des vivres ; la quantité et la qualité en sont déterminées
à l’avance. En cas de maladie, les coolies sont visités par des
médecins et soignés gratuitement dans des hôpitaux spéciaux.
Le coolie qui a des plaintes à formuler peut se rendre auprès des
magistrats locaux, ou bien attendre les inspections régulières du
« Protector » ou celle de ses agents. Le « Protector » a de plus, le
droit, de visiter les livres que tout planteur doit tenir à jour et dans
lesquels le travail et le payement de ses coolies sont consignés, ainsi
que le livret des malades ; ce dernier pour témoigner de la visite du
médecin. Le planteur ne peut pas, pendant la durée du contrat, renvoyer
les coolies de sa propriété; mais il a le droit de sévir de différentes
manières et il en réfère pour les cas graves, au magistrat.
Mon séjour tranquille, dans cette maison amie où l’hospitalité est
si cordiale, au milieu de ce pays si bien partagé quant à la naturë et
au climat, offre un grand contraste avec les journées passées dernièrement
à Johannesburg en pleine ébullition.
Nous sommes en été; à cette altitude (330 mètres) la température
n’a jusqu’à présent rien d’excessif, rafraîchie qu’elle est par des brises
de mer. Les ananas, semblables à de grosses boules d’or, sont mûrs et
nous allons en cueillir pour le déjeuner. Des millions de sauterelles
viennent de faire irruption à Natal. Leurs cohortes nombreuses se
jettent un peu partout et font beaucoup de dégâts. Fait curieux, elles
ne s’attaquent heureusemént pas au thé. Pour les écarter, de grands
feux sont allumés dans les campagnes et les coolies parcourent les
diverses plantations en faisant le plus de bruit possible.
Nous avons récemment joui, du sommet du Red Hill, d’une vue
splendide sur la contrée environnante : un véritable dédale de collines
boisées et de verts vallons, bornés à l’est par l’océan Indien et
au nord, par la chaîne de hautes montagnes qui court à travers le
pays des Zoulous, dont nous voyons la frontière à vingt kilomètres
environ. Les Zoulous sont réputés .comme les plus vaillants
guerriers de l ’Afrique méridionale.