CHAPI TRE X I I
AUX AVANT-POSTES DE LA CIVILISATION
BOULOUWAYO, VILLE PRINCIPALE DU MATÉBÉLÉLAND
Je u d i 14 novembre. — Lorsque, au retour des pays sauvages et après
toutes les privations endurées, après tous les dangers courus, le
voyageur retrouve pour la première fois les avantages de la civilisation
— môme à leur état rudimentaire, comme, c’est actuellement
le cas à Boulouwayo, -— le voyageur, dis-je, habitué à se tirer
d’affaire en toutes choses par lui-même, se trouve tout d’abord
désorienté. Quoi! sans parler de tout le reste, ces dangers continuellement
courus... ces anxiétés, ces inquiétudes au sujet de l’orientation,
de la nourriture et surtout de l’eau... qui forment la préoccupation
quotidienne de cette rude vie africaine, laquelle, cependant a tant
de charmes, car elle répond à la vraie nature de l’homme,... tout cela
n’est plus qu’un rêve!
Quel changement et comme tout devient facile, lorsque, pour ainsi
dire sans effort,l’homme peut se procurer ce qui est nécessaire à la vie.
Combien d’Européens qui n’ont jamais quitté le sol natal et qui se
plaignent des petites imperfections et contrariétés de la vie civilisée,