des troncs d arbres aux branches
calcinées, restés au milieu de ces
terrains cultivables.
Forte affluence de visiteurs qui nous
offrent de la farine de sorgho et du
lait caillé; ils désignent celui-ci sous
le nom de ma.fi. Il faut se passer de
viande, car l’on n’apporte au campement
que des poulets étiques, des oeufs
trop vieux et des chèvres sans chair.
Quelques-uns de ces indigènes peuvent
rester là à muser pendant des heures ;
décidément, le temps ne doit pas avoir
la même valeur pour eux, que pour
nous. Très observateurs, ils ont une
LANCES DE GUERRE, DE CHASSE ET DE PÊCHE,
é c h a n g é e s a v e c l e s . INDIGENES. . grande mobilité d’expression; le rire
Croquis de Yan Muydcn. Collection de l’auteur.
vient facilement sur leurs lèvres. Je
suis étonné de rencontrer chez beaucoup d’entre eux des traits qui, sauf
leur peau noire; rappellent le type juif. Les ma-Totéla s’arrachent
souvent les deux incisives centrales supérieures.
Voici près de moi des hommes dont chaque touffe de cheveux est
terminée par un cône régulier de pâte brune, composée d’arachides
écrasées. C’est un moyen, selon eux, de faire pousser leur chevelure ;
la préparation de cette coiffure demande deux jours et doit durer
plusieurs semaines; aussi, sacrifiant leurs aises à leur vanité, se servent
ils comme « oreiller » d’un petit chevalet de bois, qui rappelle
celui qu’emploient les Japonais. Costume réduit à sa plus simple
expression ; comme' armes, plusieurs des hommes portent, outre la
lance barbelée, une lance plus fine et effilée qui leur sert à prendre
le poisson. Je puis m’en procurer quelques-unes en les échangeant
contre de grosses perles’bleu clair très demandées.
Cette après-midi, visite à la demeure du chef Siboupa. Une enceinte,
formée de troncs d’arbres
et haute de deux
ou trois mètres, renferme
une grande hutte •
centrale, entourée de
onze plus petites ; elles
sont rondes, construites
en roseaux et recou^
vertes de chaume. Un
tambour long et évasé
est suspendu à un
arbre, tout près d’un
paquet de lances.
Extérieurement à
l’entrée, un toit abrite
un établissement de
forgerons et vis-à-vis,
les greniers à grains,
TYPE MA-TOTÉLA.
D’après une photographie de l’auteur.
petites constructions
qui ne reposent pas directement sur le sol. Elles font songer à de
vastes ruches. Une femme pile du sorgho dans un grand vase de bois.
Plus loin au bord de l’eau, le gros bétail composé de deux races
différentes ; les petites vaches bien musclées, au poil ras, aux cornes
courtes, sont de race ma-Shoukouloumboué; les autres, beaucoup
plus fortes, appartiennent à la race du bo-Rotsi proprement
dite. Plusieurs de ces bêtes ont les oreilles découpées artificiellement.