de l’âge, grand et corpulent ;
sa figure est rasée, sauf une
petite barbe noire. 11 est vêtu
pour la circonstance d’un habillement
quadrillé; il tient à
la main, en guise de chasse-
mouches, une queue de gnou
ornée de perles de verre.
L’expression de sa physionomie
est très mobile. Les cadeaux
sont disposés devant lui; puis,
toujours par l’obligeant intermédiaire
de M. Ad. Jalla, je le
remercie au nom de l’expédition,
de nous avoir laissé pénétrer
sur son territoire. Il me
LE ROI LÉWANIKA AUTREFOIS.
D’après une photographie de M. Coillard.
Reproduction interdite.
pose des questions sur l’itinéraire parcouru et me dit qu’il est disposé
à me donner, au point de vue géographique, des indications sur son
pays. 11 me fixera un jour à cet effet.
Le mécanisme du mannlicher qui lui est expliqué, l’intéresse, car il
est chasseur. 11 en est de même de l’appareil photographique qu’il
désire examiner de près; il me donne l’autorisation de le photographier.
Nous étions déjà hors de l’enceinte, lorsque nous fûmes rejoints
par l’un de ses serviteurs, nous apportant de sa part deux larges
ombrelles pour retourner à la station. Aimable attention, vu la
forte chaleur. Des deux hommes que j ’avais emmenés avec moi
et qui portaient les cadeaux, Sibette, a été pris d’une telle frayeur à
la vue du roi, qu’il s’est enfui ; l’autre, Koudouman, nous attend dans
la posture la plus humble.
Lévranika donne libre accès
dans sa résidence à M. Coillard
ainsi qu’à M. et à Mme Ad. Jalla.
J ’ai le privilège d’accompagner
ces derniers dans la tournée
missionnaire qu’ils font régulièrement
à Léalouyi. Nous entrons
dans la demeure de plusieurs
des femmes du roi ; en particulier
dans celle de la reine
Longa, qui nous reçoit, accroupie
sur ses nattes, dans un
pavillon très bas. Elle est drapée
de cotonnades aux couleurs
LE ROI LÉWANIKA AUJOURD’HUI.
D’après une photographie de M. Coillard.
voyantes; ses bras sont ornés de
Reproduction interdite.
superbes bracelets d’ivoire. Ses
servantes, ou plutôt esclaves, car elles sont loin d’être libres, travaillent
aux fourrures de leur maîtresse, près de la grande hutte. Longa
veut bien, elle-même, nous faire les honneurs de son habitation.
Toutes les huttes du harem se ressemblent : au centre, la chambre
principale, couverte de nattes; elle est haute de plus de cinq mètres et
entourée d’un corridor circulaire.
Autre visite à Katoka, soeur cadette du roi; son mari occupe le troisième
rang dans le royaume. Parmi ses suivantes, Mme Jalla trouve
l’une de ses jeunes élèves fort occupée à un ouvrage de couture...
contraste amusant avec son costume pittoresque.
L’usage veut que les maîtres de la maison saluent d’abord et cela
seulement lorsque leurs visiteurs sont assis s’ils ont apporté leurs
sièges, ou sinon accroupis par terre.