à cheval, Reid et moi, en reconnaissance pour le puits de Boaténama;
qui ne doit pas être très éloigné. Nous rencontrons trois chasseurs indigènes
qui ne nous donnent que de vagues renseignements sur le puits
en question*, c'est en général le cas dans cette contrée, ou 1 eau
est précieuse. Nous finissons par découvrir le puits, ombragé par des
mimosas; nous abreuvons les bêtes par escouades; elles ont ét'é privées
d’eau pendant vingt-huit heures.
Nous restons deux jours au puits de Boaténama pour refaire gens
et attelages; une antilope tuée récemment est un renfort apprécié
pour la cuisine. Grande différence dans la température; chaud le jour
et froid la nuit.
. Æe puits, très ancien, a été réparé par Sébélé. Il est composé de
grosses pierres simplement posées les unes sur les autres ; il a environ
deux mètres de diamètre sur huit de profondeur.
g mai' — Nous traversons une jolie contrée boisée, peuplée de
faisans et de perdrix qui forment le menu de nos repas. Elle est parsemée
de fourmilières coniques énormes ; nous en mesurons une de trois
mètres de hauteur et nous arrivons à l’étang de Selynia, où nous trouvons
de l’eau bourbeuse, dont il faut bien se contenter. Nous découvrons
sur le sable l’empreinte de trois girafes. Puis vient une grande
plaine couverte d’herbes jaunies où nous jouissons d’un superbe lever
de lune sans crépuscule. Nous apercevons dans le lointain une longue
traînée de fumée; la prairie est en feu.
10 L’eau est rationnée ; pas une goutte du précieux liquide
ne doit être perdue. A la tombée de la nuit, les chevaux prennent subitement
le grand trot; ils nous conduisent à une mare qué l’instinct de
ces pauvres animaux, qui avaient été de nouveau vingt-quatre heures
sans eau, leur avait fait pressentir.
L’un de nos chiens, Tobbie, a une prédilection marquée pour les
chacals ; il en a tué trois en deux nuits.
Nous nous sommes aperçus depuis longtemps que les meilleures
cartes géographiques de ce pays ne sont qu’ébauchées; elles renferment
beaucoup d’inexactitudes.
11 mai. — Changement de tableau complet;
nous voyageons dans un pays montagneux, boisé,
pittoresque. Avant le déjeuner nous grimpons, en
reconnaissance, au sommet d’une colline composée *
d’énormes blocs de rochers rougeâtres cachés dans
la verdure; nous découvrons de là d’autres rangées de outarde aehicaise.
Croquis de Van Muyden.'—
collines élevées, les Mangwato Hills. Le silence du spécimen rapporté par
l ’auteur.
matin n’est rompu que par le rappel des perdrix et
le cri rauque, des babouins.
Dans la journée, Reid tue une outarde de vingt livres qui nous
procure pour ce soir-là, un excellent souper au campement de Rama-
néna d’heureuse mémoire, où nous trouvons de l ’eau bourbeuse
il est v ra i, mais en abondance et où des bergers nous apportent
du miel et du laitage.
12 mai.— Comme hier, ravissante contrée bien boisée, brise
rafraîchissante; nous traversons le lit de la rivière Mahalapsi et
nous en usons et abusons avec délices; c’est la meilleure que nous