situé au sommet d’une colline, chef-lieu de la tribu des ba-Kuéna,
(des crocodiles) qui a pour chef Sébélé. Nous ayons eu une audience
cette après-midi sur la « place des délibérations » . '
Au moment de notre arrivée, Son Altesse, entourée d’une vingtaine
de ses sujets, se prélasse sur une peau d’antilope. Après les présentations
d’usage, nous lui demandons l’autorisation de prendre à notre
service quelques-uns de ses sujets; tout fait prévoir une réponse favorable.
Son Altesse n’a pas la bonne réputation de son voisin de Kanyé;
cependant il n ’a fait aucune objection à ce que je le photographie,
ainsi que son épouse ; il a daigné même s’intéresser à l’appareil dont
je lui ai expliqué tant bien que mal le maniement.
Nous laisserons souffler gens et bêtes pendant quarante-huit heures;
nous partirons après-demain matin pour Palapye.
Molépololé a environ 6000 habitants; commerce dé grains, de
bétail, de peaux d’animaux sauvages.
g mai_ — Nous quittons Molépololé après avoir décidé de suivre,
pour atteindre Palapye, une piste qui n’est pas ordinairement parcourue;
elle est appelée la « Thirst route », route de la soif, car elle
n’est pas loin du désert de Kalahari et l’eau y est rare.
Sébélé chef de la tribu des ba-Kuéna, a donné l’ordre à trois de ses
sujets, Johann, Jeromea et Jim, de nous accompagner jusqu’à Palapye;
la direction prise est le nord-est. Halte de plusieurs heures à Klippan,
village où l’un des frères de Sébélé qui lui fait opposition, s’est réfugié
avec ses partisans. Nous recevons la visite de nombreux habitants,
hommes, femmes et enfants, qui observent tous nos mouvements. Les
détails de la cuisine semblent surtout intéresser les dames de 1 endroit,
tandis que leurs époux montrent une prédilection particulière pour les
armes à feu. Les costumes sont en général assez simples; ils se composent
de cotonnades et de peaux de bêtes sauvages; comme ornements
des bracelets aux bras et aux chevilles; pour ces bracelets, le bleu
est préféré. Une jeune fille, dont la tête a été entièrement rasée sauf
dans la partie supérieure, porte le reste de sa toison crépue imprégné
de graisse.
4 mai. —■ Depuis hier après midi, nous traversons un pays boisé et
légèrement ondulé. Les attelages enfoncent dans le sable; ils ont
peine à avancer; nous regrettons les gras pâturages des jours précédents.
Marche de nuit assez dure jusqu’à onze heures et demie du soir.
* *
5 mai. - I Nous laissons reposer nos bêtes ; nous n’attelons que sur
le tard. La proximité du désert de Kalahari se fait sentir et les boeufs
continuent à peiner dans le sable. Nous décidons de repartir demain
matin à deux heures et demie; nous organisons, ce que nous ferons
souvent dans la suite, un service de garde, afin de réveiller en temps
voulu gens et ànîmaux.
La ronde entre une et deux heures m’est échue : effet pittoresque
du campement éclairé par la lune. Les hommes fatigués reposent
près du feu, dans des postures diverses, les chevaux sommeillent,
attachés autour des wagons ; les boeufs et les ânes paissent dans les*
environs.
6 mai. — Peu après le déjeuner, Reid tue d’un coup de bâton un
petit serpent à tête plate. Dans le courant de la journée, nous partons