ligne du chemin de fer de Maféking aboutira dans trois ans à Boulouwayo'.
Les lignes de chemins de fer, au point de vue matériel, forment
l’un des éléments les plus actifs de la civilisation; elles peuvent être
comparées aux artères qui portent le sang dans le corps humain et
en vivifient toutes les parties. Aussi, me semble-t-il que le pays n’aura
sa valeur que lorsque, d’une part, Boulouwayo se verra reliée au sud à
Maféking par la ligne du chemin de fer projetée, et que d’autre part,
elle le sera a la. côte de l’est par la prolongation non moins désirée
du chemin de fer de Beïra.
Autre chose est de savoir si le pays peut tenir ses promesses tant
au point de vue du rendement du quartz aurifère, que l’on sroit
renfermé dans ses profondeurs de manière appréciable, qu’au point
de vue des produits du sol proprement dits.
En tout cas, ne peuvent réussir à gagner leur vie dans ces pays
nouveaux, que les hommes doués d’une grande énergie,’ prêts à tra vailler
beaucoup plus qu’en Europe et capables de supporter des privations.
dont les nouveaux colons ne se font en général aucune idée.
1. Les travaux de cette ligne ont clé menés avec une rare énergie par M. Cceil Rhodes ;
le 15 octobre 18971a première locomotive arrivait à Boulouwayo, où quelques jo u rs plus
tard, le 4 novembre, eurent lieu les fêtes d’inauguration.
CHAPI TRE X I I I
LE PAYS DES MINES D’QR
DE BOULOUWAYO PAR L e Y i ATÉBELELAND AU TRANSVAAL. PRETORIA.
JOHANNESBURG. — LE RAID DE JAME8ÔN
A4 ' e; 13 décembre. — Après une agréable soirée, passéë la veille avec
I À le commissaire des mines, M. F ..., le « coach » attelé de ses huit
paires.de mules.se met en marche. Boulouwayo disparait bientôt à
l’horizon et nous galopons à travers Une contrée couverte d’herbes.
Çà et là, des ruinés de villages détruits pendant la dernière guerre.
L’attelage est crânement conduit à grande allure par deux « drivers » .
Le passage des cours d’eau — il n’est pas besoin de dire que les ponts
n’existent pas s doit pourtant se. faire à marche plus lente; à certains
endroits difficiles, il nous faut descendre et parfois pousser aux
roues. Assis sur un siège élevé, le « driver » de gauche tient les
guides; celui de droite est armé d’un immense fouet, qu’il manie des
deux mains. Un petit postillon, d’une souplesse remarquable, se tient
tantôt sur le marchepied, et tantôt court le long dé l’attelage, pour
remettre dans le mouvement les animaux récalcitrants ou paresseux.
Lè « coachs*, voiture de construction américaine, est très haut sur