des quantités de mouches élisent domicile dans ma tente ; malgr
toutes mes tentatives, il ne m’est pas possible de les en chasser.
Lundi 16 septembre. — Nous n’avions pas fait trois heures de marche
lorsque, à mon étonnement, les pirogues s’arrêtent sur la rive gauche
et sans ordre, les bateliers descendent à terre. J ’en demande la raison
au chef Boumoé, qui me répond que nous sommes près de Matongo,
endroit où se trouve le tombeau de Monambi, le célèbre chef des
ba-Rotsi ; ses hommes doivent s’arrêter pour faire leurs dévotions,
et obtenir un voyage heureux. Ils ne vont pas jusqu’au tombeau,
qui est a une certaine distance; Boumoé se met à leur tête et ils se
rendent devant une petite hutte en roseaux construite au bord du
fleuve et occupée par le gardien du tombeau de Monambi. Ils s’accroupissent
devant lui et, commençant leurs dévotions, ils frappent des
mains, jettent des cris, tout en s’inclinant profondément.
Plus loin, les bateliers veulent de nouveau s’arrêter, cette fois
seulement pour priser du tabac. Comme je sais par expérience
qu’il faut être ferme, surtout dans les commencements sous peine
d’avoir beaucoup d’ennuis, ils rentrent lestement dans leurs canots
respectifs.
Trois hippopotames; le fleuve superbe coule, entre des rives de
400 à 500 mètres de largeur. Le paysage change, des massifs d’arbres
apparaissent à droite et à gauche ; nous doublons la grande lie Matanda
qui est habitée, et, au milieu du jour, nous faisons une halte non loin
du village de Sénanga, sur la rive gauche du fleuve dans un groupe de
cocotiers. A cet endroit, le Zambèze donne l’illusion d’un lac, avec de
nombreuses îles boisées.
Dans le courant de l’après-midi, nous nous arrêtons sur la rive