4 juillet. — Après avoir éprouvé les mêmes difficultés que les
jours précédents, nous passons la nuit sur les bords de la rivière
Nguézi (Umgwezi). Trois de nos hommes sont blessés par la marche;
une fois de plus, j ’ai en les soignant, l’occasion de mettre en pratique
les excellents enseignements du docteur qui a fondé à Genève l’oeuvre
des Samaritains.
5 juillet. — Levés de nuit, nous partons
de bonne heure; nous voulons atteindre
aujourd’hui la rivière Kasaia; nous traversons
alternativement de grandes plaines et
des espaces boisés d’où surgissent quelques
superbes baobabs. Nous arrivons à destination
dans le courant de l ’après-midi; le
BEEDBDCK, « CERVICAPRA ARUNDINACEA » .
croquis de van Muydeu. dernier des hommes nous rejoint à 7 heures
Spécimen rapporté par l ’auteur.
du soir et nous décidons de faire là une
halte de deux jours, car il nous faut absolument des lanières de gros
cuir et de la viande pour tout notre monde. En route, nous avons
recruté huit nouveaux porteurs, ce qui fait, sans nous compter,
trente-trois hommes à nourrir.
I! j u i l l e t ^ S Nous tuons un zèbre, un gnou et, pour ma part, j ajoute
à notre garde-manger deux veedbuck [Cevvicupva urundinuceu] antilopes
aux formes, élégantes, dont la chair est excellente. Toutes les
mains disponibles sont activement occupées à préparer du « beltong »
et à confectionner des lanières.
Nous sommes dans le pays des lions; d’après ce que l’on nous dit,
il y a dans les environs une lionne avec ses lionceaux, fort dangereuse;
un nègre, la veille de notre arrivée, a failli être sa victime.
7 juillet. — Dimanche, jour de repos. Les chiens n ’ont pas eu un
instant de tranquillité la nuit dernière; les chevaux et les ânes, renfermés
en leur habituelle enceinte de branchages, dans le « kraal »,
ont manifesté une grande inquiétude. Les fauves rôdaient autour de
notre campement.
Apr ès le repas du soir, Pirie fumait tranquillement sa pipe au coin
du feu, lorsque subitement il sortit de sa béatitude par la piqûre
d’un scorpion apporté probablement avec le bois nécessaire au foyer.
Ces animaux malfaisants se logent souvent entre l’éeôrce et 1 aubier ;
la chaleur les fait sortir de leur refuge.
8 juillet. — Après une nuit aussi agitée que la précédente, nous
faisons aux premières heures du jour, transporter a dos d’hommes
les charges des ânes sur la rive droite de la rivière Kasaia, dont les
berges sont assez escarpées ; à cette époque il est facile de la tra verser
à gué. Les ânes, qui décidément n’aiment pas l’eau, sont
passés un à un, non sans une résistance désespérée. Nous reprenons
la marche à travers une belle végétation de palmiers et de baobabs ;
nous passons près d’un troupeau de gnous qui broutent sans méfiance.
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9 juillet. ~ Nous campons sur la rive droite de la rivière Machilé,
affluent du Zambèze dont nous avons projeté, comme nous l’avons
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