sur le vif, la manière de vivre de ces animaux. Les zèbres m’ont semblé
faire le service de garde avec beaucoup de sagacité; dès qu’ils aperçoivent
quelque chose d’insolite ou au moindre bruil, ils se. placent
en terrain ouvert comme de véritables sentinelles.
En remontant cette portion de la Machilé, l’aspect du terrain fait
SERPENT TUE SUR LES BORDS I)E LA RIVIERE MACIIILE.
.Dessin de Yan Muyden. Spécimen rapporté par l’auteur.
penser qu’une bonne partie du pays contigu à la rivière doit être plus
ou moins envahie par les eaux, pendant la saison dès pluies.
Le repos des nuits a été fréquemment troublé par les ricanements
des hyènes qui viennent rôder près de nos campements; les chiens
leur répondent avec acharnement.
12 juillet. — Après nous être remis en route et au moment de faire
une nouvelle halte, nos hommes tuent à quelques pas de la tente un
serpent, paraît-il venimeux, de 2",40 de lo n g 1. Ils nous apportent des
poissons ainsi que des tortues d’eau. Nous avons établi notre campement
sur une éminence de terrain entourée de palmiers nains ; cet
emplacement doit former une île pendant les pluies. Nous apercevons
des lechwe (Cobus leche), ces antilopes aux longs pieds qui vivent volontiers
dans les endroits humides. Depuis plusieurs jours nous enten-
1. Ce serpent nous intéresse p a r sa structure. Sa tète est petite; son corps se termine
graduellement p a r une pointe a peine plus grosse qu’une aiguille à tricoter. J ’en ai
rapporté la peau, quoique nos hommes aient manifesté une grande répugnance à
l’écorcher.