
« tens. Le père prépare et forge ses ins-
«c trumens de culture pour les avoir tous
« en état clans la belle saison 3 ses fils font
« des d oux ou d’autres ouvrages 3 les filet
les filent de la laine ou du coton ; la
« mère s’occupe des soins du ménage, et
«c comme le feu de charbon est en active
vité tout le jou r , et pendant une parce
tie de la n u it, le travail se prolonge ,
« l’aisance , et le bonheur l’accompa-
cc gnent. Les fabriques de toute espèce
« dans les villes comme dans les campa-
« gnes ont toujours la même activité 3 perce
sonne ne souffrant du fro id , 1 on est
« exempt de la plupart des maladies d’hi-
«c ver 5 et cette saison morte, en général,
U pour les autres, ne diminue presqu’en
«C rien le travail de ce peuple heureux,
«c II résulte nécessairement de cette multi-
cc tude de bras sans cesse en activité, une
cc masse de richesse qui profite autant a
«c l ’état qu’aux individus, qui doivent cette
« aisance au charbon de terre. »
Ces paroles, pleines de sens et de vérité
, firent une telle impression sur moi ,
qu’elles ne sont jamais sorties de ma memoire,
et qu’elles rappellent toute mon
attention en visitant des mines de charbon
dans l ’heureuse Angleterre.
Il faut qu’elles aient affecté de même
l ’homme illustre chez qui ce langage se
tenoit, et qui étoit mille fois mieux en
état de les sentir et de les apprécier que
moi.
Voici ce qu’il écrivit quelque tems après
à un savant recommandable, qui m’ho-
noroit de quelques bontés , à Ingen-
housz.
« Le bois deviendra extrêmement rare
« en France, si l’usage du charbon de
«c terre ne s’introduit point dans ce pays ,
«c comme il s’est introduit en Angleterre ,
ce ou il a éprouvé d’abord de l ’opposition;
« car on trouve encore dans les registres
« du parlement du tems de la reine Eli-
« zabeth , une motion faite par un mem-
« bre du parlement, portant que plusieurs
« teinturiers , brasseurs , forgerons et au-
« très artisans de Londres , avoient pris
cc l ’usage du charbon de terre pour leurs
«c f e u x au lieu de bois ; ce qui remplis-
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