
long manche dafis un angle de la cheminée
à portée des spectateurs; des morceaux
de bois résineux bien secs, tirés du
pimis taeda, étoieiit allüniés, et répan-
doient une flamme trè s -v iv e , mêlée de
beaucoup de fumée : celui qui est chargé
de l’entretien la lampe a auprès de lui des
provisions de ce bois réduit en éclats , pour
remplacer à fur et à mesure celui qui se
consomme (x).
Ce fut à la lueur de cet étrange luminaire
qtte Mac-Nab, donnant la main à
une jeune personne douce et modeste, que
je présumai être sa fille , nous la présenta 3
elle portoit une jâttë de bois fort propre et
remplie de lait , qu’elle offrit à un de
nous , en faisant une révérence avec timidité
et un peu d’embarras ; mais son père
l’encourageant, elle but là première, selon
l ’usâge , et remit la jatte à celui à qui
elle l ’avfcfit présentée ; elle passa de main
(1) Quoique le bois soit d’une rareté extrême dans le pays,
et qu’il n’y ait pas un pin de cette espèce , on trouve néanmoins
des vieilles souches de ce bois dans les tourbières k
plusieurs pieds de profondeur.
e t e n E c o s s e . 6 4 1
en main, ou plutôt de bouche en bouche
, jusqu’à ce que chacun en eut goûté ,
et revint ensuite à Mac-Nab , qui fit la clôture
du cérémonial avec beaucoup de gravité.
J1 faut observer que nous étions tous
debout dans ce moment et que nous ne
nous assîmes qu’après. Il y a dans cet usage
hospitalier une sorte de gravité religieuse
qui tient au désir de bien recevoir les
étrangers ; cet acte est considéré parmi eux
comme un devoir sacré.
On nous présenta ensuite du beurre , des
galettes faites avec de la farine d’avoine,
et un petit verre de wisky. Nous fîmes nos
plus tendres remercîmens à cette bonne
famille , qui voulut absolument nous ae*
çompagner jusqu’à notre hôtellerie (1). Pa-
(1) Le célèbre Johnson visita, dans l’fnvernesshire , un«
habitation moins commode ; les détails qu'il donne méritent
de trouver place ici.
« A côté du chemin, sur le bprd du loch Ness , nous
* apperçûmes une cabane : c’étoit la première hutte de mon.
« tagnards que j’eusse vue , et comme notre objet étoit d’ob-
« server la vie et les moeurs des habitans de ces lieux sau-
« vages , nous désirâmes la visiter. Entrer dans une maison
* sans permission n’a rien ici de contraire aux règles d«