
des bois et aux pieds des collines ; ils rappellent
des idées de chevalerie qui tiennent
à la bravoure et aux aventures Oealantes
de ces tems de loyauté. Ces ressou-
venirs répandent une sorte de charme sur
la scène ; ils l'embellissent et la rendent
touchante. Nous aimons tous' un peu les
romans.
Les parcs plantés d’arbres étrangers à
côté de ceux du pays sont d’une grande
étendue et du plus bel effet ; l’on y a' ménagé
des espaces couverts de la plus belle
verdure, et coupés de routes et de sentiers
qui conduisent à des jardins, à des serres
, à des bergeries, à des bois retirés,
sur des collines, au bord des eaux, ou vers
le rivage d’un bras de mer (1).
Le château étoit habité , dans ce moment,
par le duc d’A rgille, le plus hon-
(1) Knox, qui a été à lnverary deux ans après moi, dit
en parlant de ce lieu : «lnverary est devenu de quelqu’im-
« portance par les soins de la famille d’Argille qui y a une
« maison magnifique environnée de plus d’un million d’ar-
« bres et qui occupent plusieurs milles eu carrés. » Kno x,
Voyage en. JLco&se, tome 1 , page 384.
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ïiête et le meilleur des hommes , qui a
voyagé en Italie et en France; par la duchesse,
mariée en premières noces avec le
lord Hamilton, et depuis la mort de ce
dernier , avec le duc d’Argilîe ; elle passe,
avec raison , pour avoir été une des plus
belles femmes de l’Angleterre ; à coup sûr
elle est une des plus instruites. Milady
comtesse de Derby, sa fille du premier l i t ,
étoit aussi dans ce moment auprès de sa
mère; il est difficile de rencontrer une
femme plus aimable et qui ait une physionomie
plus gracieuse ; elle a beaucoup
voyagé et parle la langue françoise avec
une si grande facilité et si peu d’accent
qu’on la prendroit pour une Parisienne :
les autres enfans du duc étoient réunis
ici en famille ; sa fille aînée chante fort
bien et est d’une grande force sur le piano-
forte ; elle est, ainsi que deux de ses jeunes
soeurs, de la figure la plus douce et la
plus aimable ; le fils du d u c , âgé de seize
à dix - sept ans , a la complaisance et la
bonté de son père, et dessine déjà bien.
Un médecin et un aumônier cornposoient
le reste de la maison. H s’y trou voit