
à l ’orage; nous engageâmes donc nos cochers
à redoubler le pas ; ce qu’ils firent
avec plaisir , s’appercevant qu’il tomboit
par intervalle des gouttes d’eau.
Nous allâmes ainsi grand train pendant
près d’une heure, malgré le mauvais che*
min; mais la nuit survint, les nuages sem-
bloient se presser les uns sur les autres;nous
entendions l ’orage gronder dans le lointain,
et des .éclairs vifs et multipliés se succé-
doient ; la lune n’étoit pas encore visible,
elle eût resté d’ailleurs dans les ténèbres , à
cause des nuages. Nous marchâmes encore
avec une sorte de sécurité pendant une
m haute antiquité ; il en est fait mention dans lès livres de
« Moïse, et elles ont été employées comme pierres funèbres,
« comme monumens de l’amitié, comme servant à désigner
« le lieu d’un culte ou d’une assemblée solemneUe ( voyez
* Josué, 24 et 26 , ). Les nations du Nord les consacroient
*c à perpétuer le souvenir d’actions célèbres, ou de quelques
« duels. mémorables : on en a le témoignage tant en Dane-
« màrck qu’en Ecosse , où le nombre de ces pierres est pro-
«c portionné à celui des grands hommes qui ont succombé
«dans ces combats ( voyez IVomii, Monum. Dan. 62,
* 63 , ). »
P en n an t, a tour in Scotland, and Voyage to the Hébrides
, 177a, ïn-40. , pag. ao3.
demi - heure, lorsqu’un violent coup de
tonnerre détermina l ’orage à fondre au-
dessus de nous ; la pluie se manifesta,
bientôt elle redoubla ; les ténèbres devinrent
plus profondes, et quelques minutes
après, il ne fut plus possible de reconnoî-
tre le chemin.
Patrick Fraser descendit de voiture, e t ,
marchant au-devant des chevaux,cherchoit
les traces du chemin, en tâtonnant avec la
main ; les chevaux effarouchés par le bruit
des torrens , par la lumière vive des éclairs
et par le tonnerre, ne marchoieiit qu’avec
crainte et s’arrêtoieht à chaque pas.Les conducteurs
nous Engagèrent à mettre pied à
terre, malgré la pluie qui tomboit à flots; ils
craignoient de nous précipiter ; car ils s’ap-
perçurent que nous avions perdu la route.
Notre parti fut bientôt p r is , et il étoit
tems; car nous étions sur des pentes de
rocher très - rapides. Les uns soutenoient
les voitures, les autres retenoient les
roues, quelques-uns de nous cherchoient
des passages. Nous marchions à pas lents
avec des peines et des craintes fréquentes,
et sans savoir où nous allions.
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