
tenoit beaucoup à la découverte qu’il avoit
faite dans le Derbyshire d’une multitude
de courans de laves basaltiques, qui tra-
versoient en plusieurs sens des bancs de
roche calcaire, dont ils avoient souvent
dérangés l ’assiette première. Toute la
partie descriptive de son livre est excellente
et d’une exactitude remarquable.
« Vous avez, me d it-il, vu beaucoup de
« pays volcanisés, vous avez fait une étude
« particulière des différentes matières at-
« taquees par les feux souterrains 5 je n’ai
« pas ete à portée, par les circonstance
ces, de voyager hors de l’Angleterre,
« et de voir des volcans en activité 5 mais
« j’ai cru reconnoître, dans les pics du
« Derbyshire, des traces si évidentes des
« incendies souterrains , que j ’ai cru pouce
voir édifier, sur cette base, un système
« relatif à l ’ancien état de la terre ; il me
ce tarde que vous confirmez ou que vous
« détruisez mes observations.
«C Si je n’avois pas ici une parente ma-
« lade à qui je dois mes soins, je quitte
terois toute autre occupation pour vous
ce accompagner ; j’éprouve une grande price
vation dans ce moment , mais je vous
cc prierai de vous charger d’une lettre
cc pour le médecin des eaux minéralas de
ce Buxton } qui est instruit et connoît
« très-bien toutes les localités décrites
«c dans mon livre. »
Des manières aussi affables sont faites
pour rendre les sciences recommandables ,
et faire aimer ceux qui les cultivent, lorsqu’on
a le bonheur de rencontrer de tels
hommes.
Je trouvai des rapports remarquables
entre M. Whitehurst et son ami Benjamin
Franklin. Sa bonhommie, sa franchise ,
une simplicité de moeurs admirable et une
philantropie douce , m’attachèrent à lui ,
je le vis très-souvent ; il eut la bonté de
me procurer la connoissance de plusieurs
savans, et de me conduire chez les plus
habiles artistes de Londres , qu’il connois-
soit particulièrement, et qui venoient souvent
le consulter. Il poussa l ’attention jusqu’à
partager avec moi une partie des minéraux
et des fossiles qu’il avoit recueillis
et sur lesquels il appuyoit son système.
Son cabinet n’étoit pas considérable ; il