
tion pour son ancien et estimable ami
Whitehurst, qui a fait connoître , dans
le plus grand détail, bétonnante et singulière
structure des montagnes du Der-
«ur celles qui me restoienc , et j’attendois des nouvelles
du chanvre semé dans les environs de Montélimar ; j'appris
vers la fin de septembre qu’il avoit parfaitement réussi, que
la secheresse qui avoit régné dans ce pays l’avoit empêché de
s élever aussi haut qu’ailleurs ; mais que la graine avoit acquis
toute la maturité convenable, et qu’on en avoit récolté
plus d’une livre. J'obtins l’année suivante le même succès
de celle que j avois mis en reserve , et que je semai dans
le département de la Drome ; les plantes s’élevèrent à douze
pieds. J ai continué cette culture jusqu’à ce jour avec beaucoup
davantage, et il est évident que le chanvre de la Chine
produit de l ’excellente graine dans le midi de la France.
J en ai déjà donné à plusieurs personnes , soit à Paris , soit
ailleurs ; il est très-essentiel d’éviter de le semer dans le voisinage
du chanvre ordinaire. J’attends la paix pour m’ac-
quittsr envers les Anglois; car il est juste de leur rendre ce
qu’ils nous ont si loyalement prêté. J ’aurois publié il y a long-
tems le résultat des expériences que j’ai faites , et celles des
différentes personnes a qui j avois donné des graines; mais
j ’en ai été détourné , je l’avoue, par des souvenirs douloureux
, qui me rappeloient avec horreur que de onze personnes
à qui j’avois donné les premières graines venues de la
Chine , et qui s’étoient prêtées avec l’enthousiasme de l ’intérêt
public à les cultiver elles-mêmes , huit ont été traînées
à l’échaffaud , sans respect pour des noms illustrés par des
vertus et dès talens. Buffon étoit mort, on se yen»ea sur
son fils ; il fut impitoyablement assassiné.........
byshire, dans un ouvrage qui a pour t itre
, Inquiry into the original State and
formation o f the earthy etc. By Joli. jy h i-
tehurst. London In -g°. Jig. i vol.
Il ëtoit du Derbyshire, et en avoit long-
tems habité la capitale. Ses vues et ses
méditations s’étoient portées sur un pays
véritablement extraordinaire et intéressant
pour les naturalistes.
Whitehurst s’étoit formé lui-même à une
époque où la science n’étoit pas aussi
avancée $ mais s’il a commis quelques
erreurs ( et quel est celui qui en est
exempt ? ) , elles tenoient moins encore à
la marche incertaine de la minéralogie
à cette époque, qu’à une sorte d’égard ou
plutôt de frein religieux , qui arrêtoit
souvent les bons esprits et les contraignoit
à chercher des rapports immédiats entre
les révolutions multipliées du g lo b e , et
la cosmogonie orientale, écrite dans les
livres de Moïse.
Whitehurst s’étoit fixé à Londres depuis
plusieurs années ; il étoit plus à portée
par-là de s’y livrer à l ’étude et au commerce
des savans. Ce respectable vieillard