
une préparation analogue à peu près à
celle du charbon de bois, d’après les procédés
anglois, auxquels on a apporté quelques
changemens avantageux.
Ce charbon de terre ainsi préparé en
France y a le nom de charbon épuré 9 de
charbon désouffré ; la ville de Paris en
consomme de grandes quantités, qu’on
prépare auprès de Moulins en Bourbon-
nois, à Saint-Etienne en Forest, etc., et
qui sont transportées par la L o ire , l’A ilier
, le canal de Briare et la Seine. Ce
moyen admirable de conserver nos grandes
et utiles forêts vaut mille fois mieux
que cette foule de lo ix , de règlemens et
d’employés qui tendent à les détruire.
La ville de Lyon a aussi un fort bel établissement
en ce genre, situé vers la Pointe
d’Enée (1). Les mines de cuivre de Saint-
Bel font usage de charbon de terre épuré,
(1) Il n’est pas arrivé, depuis la révolution , un boisseau
de cbarbon de terre épuré à Paris ; les bois de nos plus belles
forêts viennent s’y réduire en cendres : les établissemens
de Moulins , de L yon , de Rive de Giers ont disparu ; et les
hommes estimables qui ont créé la fonderie du Creuzot ont
presque tous arrosé la terre de leur sang.
qu’on
qu’on prépare à Saint-Chaumont et à Rive
de Giers.
Enfin, une fonderie de fer qui le disputera
bientôt à tout ce que l’Angleterre
a de mieux en ce genre, s’est élevée ,
grâce au gouvernement et à une compagnie
de riches et utiles financiers, au Creu-
„zot, près Montcenis en Bourgogne , dans
un lieu auparavant stérile et solitaire, couvert
dans ce moment de nombreuses habitations.
L ’abondance du charbon de terre,
Part simple de le préparer pour le substituer
au bois, les modèles fournis par le
célèbre Wilkinson, ont produit, pour ainsi
dire , des miracles, et donné naissance à un
établissement véritablement digne d’une
grande nation.
L ’on peut v o ir , d’après cette esquisse
rapide, combien sont inappréciables les
avantages de toute espèce que présente aux
hommes réunis en société, l ’usage du charbon
de terre.
J’insiste sur cette vérité , parce qu’un
pays d’une aussi grande étendue, d’une
population aussi nombreuse que la France,
sera forcé, lorsqu’il aura achevé de con-
Tome I. M