
Le président lut d’abord le nom des
étrangers admis à la séance, avec celui
des membres de la société qui les avoient
présentés. Il proposa ensuite le scrutin
pour l ’admission de l ’électeur Palatin à une
prétendue froideur n’est que réserve , et il n’en est pas moins
vrai que les étrangers sont honorablement accueillis dans cette
société savante où l ’on s’empresse de les faire placer à côté
des membres, avec lesquels ils sont fraternellement confondus
; les Sciences, à 1 exemple des Muses, doivent être
soeurs , et ne connoitre de distinction de pays ni de gou-
vernement.
Le local des académies au Louvre est plus auguste et plus
digne d une nation chez qui les sciences, les lettres et les beaux-
arts sont en grande recommandation -, mais les membres de ces
sociétés enfoncés grayement dans des fauteuils de sénateur,
autour d un parallélipipède immense, couvert d’un tapis
usé , une foule nombreuse de spectateurs , la plupart debout
ou assis sur de mauvaises chaises, offrent dans les assemblées
publiques le tableau d’un palais de justice, au moment où
des magistrats vont prononcer un jugement solemnel dans
quelque grande cause ; d ailleurs , que signifie dans les assemblées
ordinaires cçtte place presque humiliante par la maniéré
dont elle est disposée , cette espèce de barre où les sa-
vans étrangers sont placés , sur une ligne de démarcation cho-'
quante? A-t-oii voulu les mettre dans le cas de rapporter chez
eux 1 opinion de nos sottises et de notre puérile vanité. J e sais
que c est un ancien usage qu’on a trouvé établi ; il faut avoir
le courage et la gloire de le réformer. Le lecteur ■verra que
cette note est ancienne , et que les choses ont bien changé.
place vacante ; on s’en occupa, et le dépouillement
fini f il fut agree , et reçu avec
applaudissemens. Chacun se retira après
le procès-verbal.
Plusieurs membres que j ’avois l’honneur
de connoître m’engagèrent pour le
lendemain à aller visiter l ’observatoire de
Greenwich, où une commission de la société
devoit se rendre pour y vérifier , par
ordre du gouvernement, l ’état des instru-
mens astronomiques. Ces sortes de commissions
sont annuellement d’usage dans un
pays où tout ce qui tient à la marine fixe
l ’attention générale , et n’est jamais perdu
de vue un seul instant.
Il devoit y avoir, à la suite de cette vL
site, un dîner à la campagne5 Herschel,
un des commissaires, y étoit attendu 5 et
je de vois être présenté à cet illustre astronome
; j ’avois quelque espoir qu’il ne me re-
fuseroit pas l ’avantage d’aller voir un jour
ses grands télescopes dans son observatoire
placé dans la forêt de Windsor.