
V o y a g e e n A n g l e t e r r e
La machine à molette est commode et
le service s’en fait avec aisance, à l ’aide
de deux forts chevaux. Les sceaux à mon-
ter le charbon, au lieu d’être erf bois,
sont en osier, mais solidement construits
ayant une anse en fer ; ils contiennent
au moins douze cents livres de charbon
chacun j et comme l ’un monte a mesure
que l ’autre descend, il arrive un de ces
paniers, au jour, de quatre en quatre minutes.
Un seul homme le reçoit, le place
sur-le-champ et pendant qu’il est encore
suspendu, sur un traineau attelé d’un chev
a l, le décroche, en remet un vide à la
place, et conduit le traineau sur un emplacement
voisin un peu élevé, où l ’on
renverse le panier sur un toit à clairvoie
au-dessus d’une espèce de angar j la poussière
passe par les vides et tombe dessous,
et les morceaux roulans sur le plan incliné,
qui avance vers la terre , se déposent en
tas au dehors du angar ; l à , des chariots ,
dont je vais parler, le reprennent pour le
porter au bord de la mer sur le lieu de
1’embarquement.
Le transport par terre d’une quantité
de charbon aussi immense exigeroit des
équipages et des chevaux sans nombre , ce
qui couteroit fort cher ; mais l ’industrie
y a suppléé. L ’on est donc parvenu à s’en
passer : voici de quelle manière.
On a construit, pour cet objet, des
chemins sur lesquels l ’on a ménagé, avec
beaucoup d’a r t, à l ’aide du niveau, une
pente presqu’insensible, qui se prolonge
jusqu’au terme où le charbon doit arriver
pour être embarqué ; cet espace à parcourir
excède souvent plusieurs milles.
Cette première opération, qui exige des
soins, étant terminée , on trace , dans
toute la longueur du chemin, deux lignes
parallèles, qui doivent avoir la distance
exacte de la voie des chariots à quatre
roues destinés au transport du charbon.
Alors on ajuste bout à bout sur ces
deux lignes parallèles de fortes solives de
bois dur, qu’on fixe solidement sur la
terre à l’aide de plusieurs chevilles.
On a eu soin de ménager sur la surface extérieure
de ces solives une espèce de moulure
saillante de forme arrondie taillée dans
la pièce. Le calibre de ce boudin doit être
L a