
fours à chaux et des forges destinées aux
serruriers et aux maréchaux ¿ la consommation
pour ces objets est très-considérable
, a la vérité, mais elle n’absorbe pas à
beaucoup près la quantité qui sort des
mines, malgré toutes les précautions que
l ’on prend pour détacher le charbon en
gros morceaux ; il y a sur-tout des espèces
de charbons susceptibles au moindre
choc de se diviser en miettes : on a donc
cherché les moyens de rendre ce charbon
propre au service des cheminées.
A Lièg e , on pétrit cette sorte de charbon
avec de l ’argille, et l ’on en forme des
boules et des espèces de briques, q u i,
étant sèches , ont de la consistance et peuvent
être employées dans les poêles, et
même dans les cheminées. Cette méthode
, qui est bonne en elle - même, ne
peut avoir lieu que dans les pays où la
main-d’oeuvre est à bon marché, tels que
le Brabant, où cette préparation n’est confiée
qu’à des femmes, accoutumées dès la
jeunesse à faire ce pénible et désagréable
métier.
Mais cette pratique ne sauroit convenir
à un pays r ich e , dont les mines sont
si abondantes et si multipliées, et où tous
les grands moyens d’exploitation et de
transport sont mis en oeuvre 5 d’ailleurs,
l ’aisance et la propreté des particuliers ne
s’accommoderoient pas en Angleterre d’un
chauffage qui couvre à chaque instant les
foyers de cendres terreuses et de poussière.
Il a donc fallu se retourner d’un autre
cô té , et chercher de nouveaux moyens
plus convenables à tous et qui pussent se
concilier avec la cherté de la main-d’oeuvre
en Angleterre.
La propriété qu’a la meilleure qualité
de charbon de s’aglutinner et de ne faire
qu’un seul corps à mesure que ce combustible
brûle , aura naturellement fait
naître l’idée de chercher la manière de
réunir ainsi, à l ’aide d’un grand feu , des
masses considérables de poussière de charbon.
Il paroît que dès 1682 Becher, chimiste
allemand, avoit donné l’éveil aux Anglois
sur cette matière, et que non-seulement
il offroit d’enlever au charbon de terre