
riété de formes , de tons et de couleurs,
qui produisoit des contrastes piquans, sans
jamais donner lieu à des contresens.
Les polypodes, les fougères, les diverses
plantes qui aiment l ’ombrage et la
fraîcheur, ont des places qui leur sont
affectées. Les bruyères, les chèvrefeuilles,
les genets de diverses espèces , les lierres,
les mirtils sont dans leur voisinage.
Mais rien ne m’a autant étonné que l ’art
admirable avec lequel on est parvenu
à faire croître les mousses, les capillaires
les plus délicats et jusqu’à certains lichens 9
afin de réunir dans un même lieu l’étalage
le plus complet et le mieux assorti des
principales richesses végétales de la nature.
On a formé, pour remplir ce b u t ,
des amas de laves poreuses, dont le chevalier
Banks apporta d’abondantes provisions
à son retour d’Islande , où il étoit
allé pour visiter le volcan de l ’Hecla. Le
lest de son vaisseau ne fut chargé que de
ces laves. Ce qui a donné lieu à l’application
heureuse qu’on en a faite. En effet
, comme ces laves sont remplies de cavités
,
vités , de fissures, de rugosités , et qu’e lles
sont spongieuses, susceptibles de s’imbiber
d’eau et de la retenir long - tems ,
on a imaginé d’en former des bordures
épaisses, plus ou moins élevées autour des
plattes-bandes d un terrain ombragé consacre
a ce jardin des mousses, unique en
son genre.
Cette nombreuse famille des criptogantes
y si variée par les formes, par les couleurs
, par le mystère de leur étonnante
fructification, croît et prospère dans les
cavités de ces petits rochers artificiels d’une
manière qui paroît tenir du prodige, et qui
honore le goût et l ’intelligence de celui
qui a eu cette heureuse idée.
La chose ayant parfaitement réussi, on
a voulu donner un plus grand développement
à cette pratique ; et pour y parvenir
on a eu recours à des laves factices , lorsque
celles qu’on avoit apportées d’Islande
se sont trouvé épuisées, et l’on a vitrifié,
au feu violent du charbon de terre, des
blocs d’argille * qui ont rempli à peu près
le même but.
Il faut convenir que le climat de l ’An*
Tome I. q