
n e , lorsque j ’eus le plaisir de le v o ir ,
un envoi dans lequel se trouvoit une boîte
renfermant une matière pierreuse réduite
en poudre , telle qu’on la vend aux lapidaires
pour couper et user les pierres dures
de la nature du cristal de roche, dont
les Chinois font usage dans leur parure
et dans leurs ameublemens. La même boîte
renfermoit un petit sac avec des fragmens
de la pierre qui sert à faire cette poudre.
On ne connoît, en général, en Europe
, que deux matières propres à scier et
a user les pierres dures : la poudre de diamant,
pour tailler le diamant lui-même
et les pierres fines, et celle d’émeril pour
les jaspes , les agathes, les cristaux de
roche, etc.
Quelques années avant cet envoi, le docteur
L in d , étant à Canton, s’étoit occupé
de la recherche des arts chinois y il
n’avoit négligé ni dépenses , ni soins pour
obtenir des renseignemens à ce sujet, maigre
les difficultés qu’il falloit vaincre.
Il apporta de la même poudre , et
î archet dont font usage les lapidaires de
la Cnine, qui diffère de celui dont on se
sert en Europe, en ce qu’ils emploient un
fil de métal double, c’est-à-dire, un fil cordé
sur l’autre y tandis que nous ne faisons
usage que d’un simple fil. Cette méthode
des Chinois mérite d’être examinée par les
gens de l ’art. Le docteur Lind ne manqua
pas de se procurer des échantillons
de la pierre qui sert à former la poudre
à scier : le hasard fit qu’il en obtint des
morceaux presque tous cristallises.
Le plus considérable( de ces cristaux
fut remis , en 1782 , par le docteur Lind
à Solander, compagnon de voyage du
chevalier Banks. Solander mourut quelque
tems après y M. Woulf", habile chimiste
, en fit l’acquisition à la vente du
mobilier de Solander, et il voulut b ien ,
en 1783, m’en faire très-gracieusement le
sacrifice à Paris, où j’euls le plaisir de le
Yoir alors (1).
C’est le même que je prêtai à M. Bris-
son pour en déterminer la pesanteur spécifique
, et qu’il a cité dans son livre sur
(1) J ai donné ce beau cristal au muséum national d’histoire
naturelle de Paris.