
chatoyant ; la vivacité de son caractère
étonne autant que celle de sa couleur ;
il est hardi, pétulent, et n’a rien des
moeurs douces de la -famille des colombes :
c ’est une exception à la règle , ce bel oiseau
n’en est que plus curieux. Sa grosseur
est celle d’un fort pigeon ordinaire ;
mais il a le corps plus alongé. Il est, dit-
o n , excellent à manger (1).
M. Banks me dit que les matelots qui
en avoient apporté plusieurs de cette île
pour les vendre en Angleterre , ne purent
résister, dans la traversée, au désir ou plutôt
à la gloutonnerie de les manger ; celui-
ci n’échappa que par hasard, et resta seul
de la bande qui étoit nombreuse.
Il eût été à désirer qu’011 lui eût
laissé une compagne 5 on auroit peut-être
réussi à multiplier cette superbe espèce
(1) Columba Nicobaria, Linn. Sjyt. nat. pag. 283, 27.
Columba Nincombar indica , Klein , avis pag. 120, n°. 28.
Pigeon de Nincombar, Albin, t'om. I I I , pag. 20, Eg. du
mâle, planche 47 fig- de la femelle ; l’une et l’autre mal coloriées.
Brisson, pigeon de Nincombar, tom. I , pag. i 53,
xi0. 441 sans figures. Edwards , pigeon from. Nincombar,
i l is t. o f birds, pl. 33g r figure assez bonne.
en Europe : du moins on auroit pu en faire
l ’expérience.
A sept heures du so ir , et à l ’issue d’un
dîner élégant, et où les ananas abondoient
au dessert, je pris congé de M. Banks ,
pour me rendre chez William Herschel,
qui m’attendoit ; M. le comte Andreani
et William Thornton furent de la partie.
La maison de Campagne où M. Herschel
fait ses observations est à une des extrémités
de la forêt de Windsor, et à vingt
milles de la maison de M. Banks \ mais
avec de bons chevaux et une voiture an-
gloise , on peut faire le trajet dans trois
heures.
C’étoit l ’instant où les voleurs entrent
en campagne pour dévaliser l ’imprudent
voyageur \ l’on sait qu’ils sont nombreux et
qu’ils font ce dangereux métier à cheval,
même souvent sur des chevaux de course 5
mais nous étions avertis qu’autant le danger
eût été évident la v e ille , autant nous
pouvions être dans la sécurité un jour de
dimanche, où les chemins sont couverts
de monde et de gens de tout éta t, qui ont
passé la journée à la campagne et qui re-
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