
Observatoire de Greenwich.
C e local u t ile , consacré aux observations
astronomiques, est situé sur une colline
à sept milles environ de la ville. J’y
arrivai dans une lieure et demie en voiture.
L ’observatoire est bâti sur la partie la plus
élevée ; on découvre de-là un des plus magnifiques
points de vue qui puisse exister.
La Tamise à vos pieds, couverte de chaque
côté et dans toute cette longueur d’un
triple rang de vaisseaux ; les banderoles
de diverses couleurs flottant au gré des
vents , des navires à la voile qui arrivent,
d’autres qui partent, une immense population
d’hommes de toutes les nations sur
cette ville flottante , les mats dans le lointain
qui se confondent avec les clochers ,
trois ponts fort élevés qui se succèdent,
l ’église de Saint-Paul dont le dôme et la
belle proportion se font admirer à cette
distance , celle de Westminster avec ses
tours et son architecture gothique , la
colonne du Monument ¿ sur un plan plus
avancé
avancé s’élevant à deux cent deux pieds
de hauteur ; tous ces grands et magnifiques
objets forment un tableau dont le
vrai point de vue est à l ’observatoire de
Greenwich.
L ’édifice, construit en brique, est de
la plus grande simplicité; toute la magnificence
et les recherches se sont portées
sur la grandeur et la perfection des ins-
trumens, qui ne laissent rien à désirer.
J ’y trouvai la commission assemblée,, et
M. Maskeline, directeur de l ’observatoire,
eut la bonté de me faire voir , dans un
grand détail, les objets les plus remarquables
de cette riche collection.
On reconnoît les véritables savans à leurs
manieres; rien n égalé leur complaisance et
leur affabilité : cette règle n’est guère trompeuse,
et cela doit être ; car la culture de
1 esprit adoucit les moeurs, comme celle de
la terre adoucit et fait prospérer les plantes
qu’on y sème. Un savant ou un homme
de lettres qui s’entourerojt de morgue
, de suffisance ou de froideur , ne doit
etre aux yeux d’un homme sensé, qu’un
sujet médiocre ou un être malade. Une
Tome I. v