
Mais ime chose qui a considérablement
accru la fortune de Wedgwood, et qui à
procuré une branche immense de commerce
à l’Angleterre , c’est sa potterie
commune connue en France sous le nom
de fayance anglaise j et à Londres , sous
celui de fayance de la reine.
Son excellente fabrication, sa solidité,
les avantages qu’elle a de soutenir l ’action
du feu , sa belle couverte inattaquable aux
acides, l ’agrément et la commodité des
formes et la modicité du p r ix , ont donné
lieu à un commerce si actif, et, pour ainsi
dire , si universel, qu’en voyageant de
Paris à Pétersbourg , d’Amsterdam au
fond de la Suède , de Dunkerque à l ’extrê-
mité du midi de la France, on est servi
dans toutes les auberges sur cette fayance
angloise j l ’Espagne , le Portugal, l ’Italie
, en sont approvisionnés $ des vaisqu’un
feu un peu moindre que celui des verreries ordinaires
suffit pour opérer cette fusion. Voyez à ce sujet le tome I
du Voyage dans les Deux-Siciles , par Spallanzani, traduction
françoise de Toscan et de Duval, page 1.4 de 1 introduction
, et page 63 et suiv. du texte.
seaux
seaux en font des chargemens pour les Indes
orientales, pour les îles et le continent
de l’Amérique.
Ce goût universel , cette habitude soutenue
de rechercher cette fayance, démontrent
bien qu’elle convient parfaitement
, par sa solidité, ses formes et son
p r ix , à tous ceux qui en font usage ; et
sous ce point de vue Wedgwood a fait
une fort belle découverte, et a bien mérité
de son pays, puisqu’il a donné lien
à une grande branche d’industrie et de
commerce (1).
(1) L ’on a en France toutes les matières propres à imites
au parfait la fayance angloise, telles que les argilles blanches ,
les s ile x , le minium , etc. Une manufacture établie depuis
quelques années à Monterau fait des ouvrages q u i, à la vérité
, ne valent pas ceux d’Angleterre , mais avec quelques secours
et des conseils, sur-tout celui d’employer le charbon
de terre, elle feroit bientôt un pas de plus.
Des citoyens très-estimables de Genève, qui ont travaillé
avec plus de connoissances et de plus grands moyens, sont
parvenus au but à force de tentatives. Ils ont fait plusieurs
voyages à Paris pour solliciter le transport de leur établissement
en France, dans le département de l’Isère, pour
être plus à portée des terres qu’ils emploient ; à peine ont-
ils été écoutés. Je ne sais si depuis lors on a fait droit à leur
Tome I . H
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