
s 4 2 V o y a g e e n A n g l e t e r r e
La zone volcanisée qui vient de loin semble
s’être arrêtée ici ; c’est du côté d’un
moulin à eau appelé Town-mill (le moulin
de la ville ) , ou plutôt c’est dans la partie
ou coule le ruisseau qui fait tourner
ce moulin, qu’on trouve, eh sortant de la
ville , les premiers produits d’un grand,incendie
souterrain.
Cependant comme les cultures dans les
environs d’une ville doivent naturellement
changer la face du sol ; il est bon de prévenir
que les défrichemens , les pâturages
et les jardins ne permettent guère de voir
le terrain primitif; mais comme il existe
en même tems ici des ravines profondes,
des sommets de collines et des pics stériles
et à nu, que la culture n’a pu atteindre
, c’est sur ces objets intacts qu’il faut
porter la première attention, parce qu’ils
sont plus f'rappans et nullement équivoques
, et qu’ils conduisent de proche en
proche vers des escarpemens où l’on a ouvert
des carrières dans les laves, pour en
tirer des pierres propres à former de bons
pavés. L ’on trouve tout près de-là des laves
de plusieurs sortes, des courans volcaniques
boueux, dans la formation desquels
l’eau est entré en concours avec le feu.
J’ai suivi moi - même cette marche , et
comme les observations que j ’ai faites ,
peuvent mettre des naturalistes mille fois
plus instruits que moi, sur la voie de mieux
voir , je m’empresse de transcrire ici mes
notes, telles que je les ai prisés, sans autre
prétention que celle d’être l’indicateur
fidèle des différens objets qui m’ont
paru mériter quelqu’attention.
La première colline volcanique où j’ai
trouvé des prismes d’un basalte très-pur,
est située à l’extrémité d’un étang, près
d’une blanchisserie de toile; les prismes
sont très-gros , et sans être d’une configuration
parfaite , leur forme est néanmoins
bien prononcée. Ce basalte est des
plus durs et des plus noirs, d’un grain
très*fin et d’une pâte si fondue qu’on n’y
distingue ni schorl, ni aucune espèce de
corps étranger ; il fait mouvoir avec force
le barreau aimanté , et jette quelques étincelles
lorsqu’on le frappe vivement avec
l ’acier ; ses molécules constituantes sont
unies si intimement les unes aux autres,
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