
Prestonpans se trouve dans une position
très - heureuse pour établir des manufactures
, sa proximité de la mer et l’abondance
des charbons de terre, dont les miñes sont
dans le voisinage, le rendent très-propre à
cela. Les charbons qu’on y emploie et qui
sont les mêmes que ceux d’Edinburgh, ont
la réputation méritée d’être d’une excel lente
qualité : en effet, iis brûlent d’ une flamme
vive , brillante et alongée , et donnent
beaucoup de chaleur $ leur cendre est blanche
et légère. On ne peut leur reprocher
que le petit défaut de se consumer un
peu plus vîte que les charbons de New-
castle ; mais je préférerois pour les usages
domestiques ceux d’Edinburgh à ceux
de Newcastle $ je ne connois pas de charbon
plus agréable à brûler.
Swediaur me fit voir à Prestonpans
l ’emplacement de la manufacture la plus
considérable d’huile de vitriol qui existe
en Angleterre3 je dis l ’emplacement, car
la totalité du local est entouré d’un mur
extrêmement élevé qui ne permet pas à
l ’oeil de découvrir même les cheminées
des atteliers ; un petit port, qu’on a eu
Part de former, donne accès aux navires
qui apportent le souffre ; mais l’on
a cherché si fort à s’envelopper de mystère
, que le port est lui - même entouré
de murs d’une haute élévation. Ainsi tout
est caché dans cette manufacture, et personne
ne peut y entrer que les employés.
L ’on sait seulement que l’huile de vitriol
( acide sulfurique ) qui en sort, forme un
objet de commerce très-étendu. Je ne présume
guère que les procédés qu’on emploie
puissent différer beaucoup de ceux
qui sont généralement connus, et qui ont
lieu par la combustion du souffre dans
des chambres doublées de plomb j l ’odeur
suffoquante qu’on sent au loin semble
l ’annoncer 5 mais il peut y avoir quelques
procédés pour la rectification, ou pour
d’autres objets que l ’on est bien aise de
tenir cachés.
L ’on fabrique aussi beaucoup de sel
marin à Prestonpans pour les usages domestiques
et pour le commerce : c’est par
le moyen du feu et de l’évaporation. On
ne fit aucune difficulté de nous laisser