
avoit borne sa collection aux productions
du Derbyshire, et cette réunion d’objets
propres à former le tableau minéralogi-
que d’un pays, présentera toujours un
grand intérêt au voyageur naturaliste.
Je promis à M. Whitehurst de porter
toute mon attention sur les montagnes
qu il avoit décrites j il me dit que je l ’obli-
gerois de lui écrire de Buxton ou de M a -
telock, lorsque j’aurois visité ce pays, et
de lui marquer sans déguisement ma façon
de penser sur les toadstone et les autres
pierres qu’il regardoit comme volcaniques.
Tous les échantillons que je vis
chez lui m’annoncèrent qu’il avoit suivi
la même marche de Lammanon, qui avoit
pris , dans les Alp es du Cliampsaur} des
trapps pour des laves ; mais j ’attendois
d’avoir vu les lieux pour lui marquer ma
façon de penser à ce sujet. J’en agis de
même avec mon illustre et courageux ami
Lammanon (1 ), qui revint de son erreur
(i) Lammanon , doué de beaucoup de talent et d’un grand
amour pour l’histoire naturelle, étoit si convaincu de l ’existence
d’un volcan éteint, qu’il croy oit avoir reconnu sur la monre
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peu de tems avant son départ pour le
voyage autour du monde avec la Pérouse,
dont il a partagé le malheureux sort.
C avallo.
T iiîerius Cavallo est de Naples ; mais
il est fixé depuis plus de vingt ans à Londres
, où il fait sa principale occupation
de la physique proprement d ite , dans latagne
de Drouveire , dans les Hautes-Alpes du Champsaur en
Dauphine, qu il fit graver le cratère, les courans de lave , en un
mot le plan topographique de ces prétendues restes d’un incendie
souterrain dans les Alpes , où il n ’existe aucune trace
de volcan. Il m’envoya le mémoire manuscrit qu'il avoit fait
à ce sujet, et me le fit parvenir de Turin où il se trouvoit alors;
il me demandoit dans sa lettre ma façon de penser sur cette
découverte, ef me fit en même tems parvenir la collection des
diverses matières , qui portoient, selon lui , les caractères les
plus évidens de 1 action des feux volcaniques. J’avois visité en
1776 cette montagne avec le botaniste Liotard, et je possé-
dois la collection des pierres qu’on y trouve, elles ont, au
premier aspect, une ressemblance apparente avec des laves.
Je répondis au mémoire de Lammanon, article par article ,
et fis le parallèle de ces pierres avec les trapps de Suède doue
j avois une belle collection. Lammanon réfuta à son tour
mes objections d’une manière ingénieuse S et persistant dans
son opinion, fit imprimer, à son retour à Paris , chez Cu