
lades , sur-tout à Londres, où le climat et
le régime sont, en général, moins salubres
qu’à Paris, ont plus besoin de médecins
, et plus de moyens pour reconnoître
leurs services ; c’est l ’état le plus justement
honoré, et en même tems le plus lucratif.
La chirurgie, en France , offre la première
école de l ’Europe ; par le mot école
j entends la manière admirable avec la quelle
on demontre et on pratique toutes les
branches et les innombrables ramifications
de l ’anatomie et de ses applications pour
marcher ensuite avec assurance dans l ’art
des tiaitemens et des opérations, souvent
terribles, mais presque toujours certaines
, à l ’aide desquelles on éteint les souffrances
par les souffrances , et l ’on rend
des hommes à la vie en employant les ins-
trumens de la mort.
Ce que je dis ici des chirurgiens n’em-
peche pas qu il n y en ait dé justement célèbres
a Londres et dans les trois royaumes
j ’en aurois plusieurs à citer. Je me suis
particulièrement attaché à voir ceux qui
suiyoient cette carrière sous un double
rapport , celui de l ’anatomie comparée ,
qui tient de si près à l ’histoire naturelle
proprement dite.
J’eus à regretter l ’absence de Hunter,
qui étoit alors dans une campagne éloignée
de Londres ; mais j ’ai beaucoup fréquenté
John Sheldon, et quelques autres
anatomistes de mérite : ce dernier a un
des plus beaux cabinets qui existent ; il
est connu par d’excellens ouvrages , particulièrement
par un beau travail sur les
vaisseaux lymphatiques, orné de magnifiques
gravures.
Ce savant anatomiste , animé de la passion
de perfectionner encore ses recherches
sur les vaisseaux lymphatiques , se
proposoit de braver les fatigues et d’a ffronter
les dangers de la pêche de la baleine,
pour être à portée de disséquer à
l ’aise les vaisseaux bien distincts de ces
énormes cétacés.
Il faut connoître et avoir vu de près
John Sheldon pour être à portée de juger
de sa passion pour l ’étude ; de l ’activité
de sa tete, sans cesse -animée par la vivacité
. je dirois presque par la fougue de