
i 3 4 V o y a g e e n A n g l e t e r r e
l i r , descendre en eux - mêmes , et attendre
dans leur coeur les inspirations de
la vertu, sont faits pour exciter le respect.
Ces espèces de temples , à l’exemple de
ceux des peuples de l’antiquité , ne reçoivent
la lumière que par le haut des
voûtes ; les murs sont d’une blancheur
éblouissante ; les boiseries , sans sculptures
, brillent de l’éclat modeste de leurs
propres couleurs et de l ’extrême propreté
qu’on y entretient 5 les sièges sont de simvais
ton, eût fa it, dans d’autres tems , chasser cet homme da
toute société qui sait se respecter,
Hérault semble vouloir jeter du ridicule sur Buffon au sujet
de sa chevelure, blanchie par soixante ans de travaux,
dont il avoit beaucoup de soin ; il a affecté de dire qu’z'Z
la fa iso it fris e r deuæ ou trois fo is par jou r à cinq rangs de
boucles flottantes.
Voici à ce sujet un fait plus véritable , dont j’ai été témoin.
Madame de Nanteuil, femme ' xp leine d’esXp rit et de og râce ».
vint voir un jour à Paris M. de Buffon à huit heures du
matin pour queiqu’affaire ; il étoit à sa toilette ; elle lui fît
des excuses de ce qu’elle paroissoit en négligé devant l’historien
de la nature. « Eh quoi, lui répondit Buffon, n’êtes-
r< vous pas assez parée par les grâces et par la jeunesse; c’esç
•c à mon âge qu’il faut se coiffer et s’habiller proprement,
te pour cacher un peu ce que la vieillesse a de repoussant. »
pies banquettes, placées sur des lignes
parallèles. Vainement l ’on chercheroit ici
des tableaux, des statues , des autels , des
prêtres et des acolytes 5 tous ces accessoires
sont considérés , par les quakers, comme
des hors - d’oeuvres imaginés par les
hommes, et étrangers à l ’Etre suprême 5
ils préfèrent de lui offrir des coeurs purs ,
des actes de vertu et de bienfaisance \ ils
sont persuadés que rien ne sauroit lui être
plus agréable que cette douce philantropie
qui les porte à regarder le£ hommes
comme des frères, comme de véritables
amis , avec lesquels ils traversent en commun
la route courte, mais difficile , de
la v ie , dans laquelle ils ont besoin réciproquement
de s’assister.
Ils ont, d’après c e la , en horreur ces
hommes sanguinaires et cruels q u i, par
ambition ou par vengeance , provoquent
la guerre, c’est-à-dire, forcent ou ex c itent
des hommes qui dans le fond n’ont
pas à se plaindre les uns des antres, à
s’égorger et à s’assassiner de sang-froid.
Lorsque les quakers sont réunis dans leurs
églises, les hommes occupent une place
ï 4