
France les manufactures, et qui empêchent
celles qui nous manquent de s’établir
: on craint trop de se jeter dans des
dépenses ruineuses en objets de construction.
Il faut en convenir, les Anglois et les
Hollandois sont plus sages, et nous donnent
en ce genre des leçons que nous devrions
bien imiter. L ’architecture est une
peste pour ces sortes d’établissemens.
Cette belle rivière de Tyne offre , sur
Pun et l’autre de ses bords, une foule de
manufactures, qui rendent son aspect très-
piquant. Ici ce sont des briquetteries, des
potteries, des fayanceries, des verreries, des
fabriques de céruse, de minium, de v itriol
; l à , des manufactures de tô le , de
fer-blanc, de toutes sortes d’outils, des
filatures de laiton, des lamineries, etc.
Ces établissemens divers et multipliés, en
opposition les uns aux autres , répandent
de toute part tant d’activité, tant de mouvement
, e t , pour ainsi dire, tant de vie ,
que l’oeil en est agréablement étonné, et
que l’ame éprouve une vive satisfaction en
contemplant ce magnifique tableau, où
l’on voit tant d’hommes utiles trouver l'aisance
et le bonheur dans le tra v a il, contribuer
en même tems à celui des autres,
et faire prospérer en dernier résultat le
gouvernement qui veille à la sûreté de
tous.
Que l ’on compare ensuite cette honorable
industrie avec la paresse ignoble et
la dégoûtante misère de cette foule d’hommes
q u i, se disant catholiques romains ,
assiègent les portes des églises et des
maisons de moines dans les ]pays r^gis par
de mauvaises lo ix , et l ’on verra si les gou-
vernemens n’influent pas sur le bonheur
des hommes.
Les mines de charbon sont si abondantes
et si multipliées dans les environs de
Newcastle , qu’on peut les regarder non-
seulement comme un des grands magasins
de l ’Angleterre, mais encore comme fournissant
au commerce extérieur un objet
de vente et de profit considérable.
Il part journellement d’ici, et, pour ainsi
dire , à toute h eure, des vaisseaux chargés
de charbon, soit pour Londres, soit
pour divers ports de l’Europe 5 et il en