
entrer dans ces derniers atteliers qui sont
assez nombreux.
L ’eau de la mer, que l ’on élève avec
des pompes , arrive dans d’immenses chaudières
, ou plutôt dans des espèces de grands
réservoirs en carrés longs, qui n’ont tout
au plus que quinze à dix-huit pouces de
profondeur , et sont construits avec de
fortes plaques de to le , étroitement clouées
les unes aux autres. Le réservoir est soutenu
et porté sur de forts barreaux de fer
fondu. Les fourneaux sont placés immédiatement
dessous, et forment plusieurs
conduits qui se prolongent jusqu’à l’ex-
trémite des chaudières ou réservoirs. Ces
fourneaux sont au nombre de quatre à
cinq par chaudières , en raison de leur
surface, et sont alimentés par le feu du
charbon de terrej l ’eau est tenue par-là
dans une continuelle ébulition : il en arrive
de la nouvelle en proportion de celle
qui s’évapore, jusqu’à ce que le sel se
trouve reuni en assez grande masse poux
être retiré. On se procure parce procédé,
qui est simple, une fort belle qualité de
sel blanc , excellent pour la cuisine et pour
d’autres usages, mais qui est peu propre
aux salaisons et ne vaut pas celui de France
pour remplir cet objet.
Je me suis apperçu dans ces manufactures
de se l, où l’ébxdition artificielle supplée
à l’évaporation naturelle, que l’atmosphère
y est toujours un peu chargée
d’acide marin réduit en vapeur qui dépolit
et corrode promptement 1 acier 5 j en
fis l’expérience sur les boutons de l ’habit
que je portais , qui furent rouillés au bout
de dix minutes. Cette même vapeur affecte
aussi l ’odorat et porte un peu sur la
poitrine.
Ce n’est certainement pas l ’acide marin
enchaîné par l ’alkali minéral qui se dégage
ainsi, leur union est trop intime ;
car le feu le plus violent, portant toute
son action sur le sel marin, le volatilise
plutôt que de le décomposer ; il faut toujours
un intermède pour parvenir à ce
but. Mais il se trouve dans ce sel quelquefois
un peu d’acide muriatique, uni à
de la terre de magnésie, et cette base ne