
M a c -N ab , après nous avoir reçu avec
tant de politesse chez son irère, nous pria
très - instamment de vouloir bien entrer
chez lui, où nous étions attendus, en nous
assurant quune telle faveur lui feroit beaucoup
d’honneur parmi les habitâns du lieu.
Nous nous rendîmes avec plaisir à son invitation.
La chaumière, ou plutôt l ’espèce de
hutte qu il habite , est enfoncée de quelvoici
de quelle manière il s’exprime à son sujet, page 8 de
êon livre.
« Comme dans ma première excursion à travers les mon-
« tagnes , j ’avois entendu dire qu’un certain Mac-Nab, for-
* geron à Dalmally, avoit eu soin de recueillir et de copier
« plusieurs des chansons attribuées â Ossian , je me déter-
« minai à repasser à Dalmally , pour tâcher d’obtenir de cet
homme les éclaircissemens qu’il pourroit me donner ; il
« habite une chaumière peu éloignée de l’hôtellerie et de 1 e-
« glise de Dalmally ; il est glorieux de ce que ses ancêtres
« ont exercé la profession de forgeron depuis piès de qua-
* tre cents ans; et il conserve avec respect une cotte-d’armes
* des forgerons ses ancêtres ( M. Hiil âuroit dû dire un bou-
« cher ). 11 m’a paru ne pas manquer d’esprit. Un forgeron
* jouit dans les montagnes de plus de considération que par-
* mi nous en Angleterre. 11 est placé par M. Smith au nom-
« b re des autorités citées pour les poëmes erses qu’il a pu-
« bliés. »
ques
ques pieds en terre , pour être à l ’abri des
plus grands froids $ mais comme elle est
placée sur un plateau élevé l’humidité ne
sauroit l’atteindre.
Elle étoit approvisionnée de tout ce qui
peut composer un ménage aisé dans un
lieu pareil; le local étoit divisé en deux pièces
, plus un cabinet au rez-de-chaussée .,
car il n’est pas question de maison à étages
; l ’architecture rustique est ici dans son
état primitif.
La pièce à droite en entrant renfermoit
quelques sacs d’o rge , et un peu de farine
d’avoine ; ce sont les seuls grains qui puissent
parvenir en maturité dans ce pays ,
encore faut-il les faire sécher dans des
étuves , après les avoir recueillis vers le milieu
du mois d’octobre. Nous y vîmes aussi
quelques bouteilles de wisky, espèce
d’eau-de-vie mal faite et d’un goût'd’ein-
pyreume, qu’ils tirent de l ’orge , mais qui
est leur liqueur par excellence, et l’objet
favori de leur plus grande sensualité. On
nous fît admirer aussi une armoire assez
propre, où il y avoit un peu de linge et
les beaux habits à la romaine destinés
Tome 1, Y