celui de Neper(i) , de Halley (a)', de Bradr
ley (3), et autres savans illustres, seront
en vénération parmi les peuples chez qui
la guerre et la fureur homicide des conquêtes
n’auront pas éteint le flambeau des
lumières et des connoissances qui mènent
à la vérité, but unique de l’homme dans
la course rapide de sa vie.
Il y a de très-belles choses en histoire
naturelle dans le muséum britannique ;
mais, à l ’exception de quelques poissons
que l’on a commencé à classer dans une
petite pièce, rien n’est en ordre , tout est
hors de place $ cet assemblage de cho-
(1) Neper , baron écossois , inventeur des logarythmes ,
artifice admirable, « q u i, dit avec raison Laplace, en re-
« duisant à quelques heures le travail de plusieurs mois, douce
ble , si l ’on peut ainsi dire , la vie des astronomes, et leur
« épargne les erreurs et les dégoûts inséparables de longs cal-
« culs ; invention d’autant plus satisfaisante pour l'esprit hu-
« main , qu’il l'a tiré en entier de son propre fond. Dans les
« arts, l ’homme emploie les matériaux et les forces de la naît
ture pour accroître sa puissance ; mais ici tout est son ou-
« vrage. »
(2) Halley, dont le travail admirable sur les comète* lui
a fait découvrir et prédire le retour de celle de 17^9*
(3) Savant à jamais célèbre par la découverte de l ’abbéra*
tion des fixe* et de la nutation de l’axe de la terre.
ses est plutôt un immense magasin dans
lequel les objets paroissent avoir été je tés
au hasard, qu’une collection savante
destinée à instruire et à honorer une grande
nation.
Il est à croire que tant qu’un desordre
aussi repoussant aura lie u , jamais 1 artiste
ne sera excité à aller y puiser les connoissances
analogues aux matières qu il met
en oeuvre, et aux sources qui les produisent.
Jamais le peintre ne cherchera à voir
et à étudier les animaux d’après nature,
et à admirer les tons de couleur et les
nuances infinies que présentent le plumage
des oiseaux, la brillante parure des
papillons, ou l’éclat oriental de coquilles.
Jamais celui qui consacre ses veilles à la
guérison ou au soulagement de ses semblables
ne voudra aller acquérir dans ce cahos,
les connoissances relatives à l’art de distinguer
avec précision les productions bienfaisantes
que la nature semble offrir à
l ’homme dans les divers climats du monde
pour calmer ou faire disparoître les
maux qui marchent à sa suite.
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