
teur Lind a donné à la pierre de la Chine
le nom de spath adamantin, parce
que sa contexture lamelleuse, sa crystalto
. Spath adamantin en gros grains irréguliers, adhérens
à des grains pareillement irréguliers de quartz de couleur rougeâtre,
et à du fer micacé en petites lames.
On ne sauroit douter, d’après cela, que le spath adamantin
ne se trouve dans une roche composée. Lametherie, dans
ses Notes sur la sciagraphie de Bergmann , page 271, tome I ,
parle du spath adamantin, et lui donne , d’après Klaproth ,
le nom de corrindon. Ce savant et estimable ami, qui ne cherche
en tout que la vérité, voudra bien ne pas désapprouver
que je relève une petite erreur qui lui est échappée au sujet
de cette pierre , lorsqu’il dit , en parlant de sa dureté,
« qu’elle n’égale que celle du crystal de roche tout au plus ;
« car le crystal de roche l'entame plutôt qu’il n’entame le
« crystal : sa dureté peut donc être estimée comme celle du
« crystal à onze. » Voici une réponse décisive à ce sujet ;
c ’est un procès-verbal des expériences que j ’ailait faire par un
des plus habiles lapidaires de Paris, M! Fontaine fils, en présence
de M. Hoppé, Allemand, très - instruit dans la con-
noîssànce des pierres fines. Ce sujet est assez important ; par
sa nouveauté et son utilité, pour que je place ici le résultat
de ces expériences.
«c M. Faujas (Saint-Fond) ayant remis à M. Hoppé une
<c certaine quantité dé spath adamantin en poudre, pour en
cc faire faire des essais comparatifs avec l ’éméril ; ce dernier
« s’est adressé, à cet effet, à M. Fontaine fils , dont les ta-
« Iens sont connus de tous les amateurs, et qui s’est prêté
et de la manière la plus honnête à remplir les vuçs de M.
« Faujas.
îisation , l ’aspect que présente sa cassure,
la rapprochent des spaths.
Le mot générique de spath , que nous
« Les principales opérations du lapidaire en pierres fines
«* étant de scier, de percer et de tailler sur la roue , M. Fonte
taine a employé le spath adamantin à la place de l’éméril
« dans les différentes opérations en question, et avec des
« insirumens qui n’avoient pas encore servis , afin d’obte-
« nir des résultats certains.
« Comme les lapidaires scient et percent ordinairement
« avec de la poudre de diamant, le spath adamantin s’est
« trouvé de beaucoup inférieur à celle-ci ; mais il a cepen-
« dant produit un effet assez marqué et plus grand que l’ê-
« méril. M. Fontaine l’a comparé à celui que produiroit la
« poudre de rubis , de saphir ou de topase d’Orient.
« Il a ensuite employé la poudre du spath adamantin sur
« la roue à dégrossir et à tailler, et son effet a infiniment
« surpassé et au-delà de toute attente , celui de l’autre ma-
tt tièrej le résultat d’un grand nombre d’expériences a été que
« la roue du lapidaire reçoit et retient très-bien le spath
« adamantin, qu’il n’en faut que le quart de l ’éméril pour
« la mettre parfaitement en état d’user et de tailler les pier-
« res, et qu’on gagne même près de la moitié du tems. I l
« n’est pas inutile d’ajouter à cela que le spath adamantin
k dispose mieux les pierres à recevoir le poli que l ’éméril ,
« parce que le premier produit un gris plus doux. M. Hoppé ,
« présent à toutes ces opérations, en a tenu la note ci-des-
« sus, à mesure qu’on faisoit les expériences comparatives ,
« et a signé avec M. Fontaine.
« A Paris, le 3o mai 1789.
Hoppè. F ontaine fils , lapidaire.