
de poissons, de coquilles et autres productions
marines ; de végétaux, de minéraux
, de pétrifications et de fossiles de
toute espèce.
Si cette iminense réunion d’objets, formée
en partie par le célèbre Hans Sloane,
portoit le titre modeste de collection de
Sloane > et qu on eut écarté tout ce qui
lui est étranger , il est hors de doute qu’on
ne fut très-empressé de visiter la collection
de ce savant infatigable, et qu’on ne
vit avec autant d’etonnement que de satisfaction
? ce qu’a pu faire la passion des
belles connoissances, aidée d’une grande
fortune et d’une noble générosité.
Mais je n aime guere que la collection
d’un simple particulier, à laquelle on a
réuni depuis cette époque, une foule d’objets
disparates, faits pour détourner l ’attention
plutôt que pour la commander,
porte le titre de Muséum, britannique.
Une nation recommandable par le haut
degre de perfection de son commerce et
de ses manufactures, et par l ’importance
de sa marine , résultats d’une multitude
de combinaisons difficiles et de connoissances
profondes, doit avoir des monu-
mens dignes d’e lle , et plus analogues à la
grandeur et la fierté de son caractère.
On a reproché aux Anglois de ne pas
assez encourager les sciences, et sur*tout
de ne pas les environner de la considération
qu’elles méritent. Je n’ose, je l ’avoue,
prononcer sur cette inculpation j mais, si
elle étoit fondée, le gouvernement seroit
bien peu attentif à une chose qui l’in téresse
de si près $ car ceux qui dirigent
sa marche sont mille fois trop éclairés
pour ignorer que l ’Angleterre a tiré plus
de véritable gloire et d’illustration des génies
rares qu’elle a produits, que de ses
conquêtes dans les deux Indes , que de ses
flottes et de ses combats et de ses éternelles
discussions parlementaires.
Tout cet échafaudage politique , maigre
son but d’utilité , aura mille fois disparu
que le nom de l ’immortel Newton (1),
CO La gloire de la nation arigloise, génie immortel qui doit
avoir la prééminence sur les autres, par la découverte des
principes des mouvemens célestes , des loix de la pesanteur
universelle. Son livre des Principes mathèmathiquc.s de la
philosophie naturelle , est le plus étonnant et le plus grand
ouvrage que l’esprit humain ait encore produit.
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