
de cet homme estimable et modeste me
toucha ; et comme je lui témoignois ma
« J ajouterai quelques faits pour prouver que nous avons eu
« une langup écrite dans les tems les plus reculés. Dans l’île
« de Mu ll, dans le voisinage d’Iona , il y a eu , de tems im-
« mémorial et presque jusqu’à nos jours, une succession
« d'o/las ou de docteurs gradués, dans une famille du nom
« de Mac - Liane , dont les écrits, qui peuvent remplir un
« grand coFfre , étoient tous en langue celtique. Ce qui res-
« toit de ce trésor fut acheté , il n’y a pas long-tems, com-
« me une curiosité littéraire, pour le duc de Chandos ; et
« l’on dit qu’il a péri dans le naufrage de la fortune de ce
« seigneur.
« Le lord Kaims (Essais , b. I ) parle d’un manuscrit cel-
« tique des quatre premiers livres de Fingal, que le traduc-
« teur d’Ossian trouva dans l’île de Sky et qui étoit de l’an-
« née i 4o3. J’ai maintenant eu ma possession un traité mute
tilé de médecine et un auire d’anatomie, avec une partie
« dlun calendrier , qui appartenoient à quelqu’ancien mo-
u nastère, qui sont tous écrits dans cette langue et avec Gês
tt caractères. Ces écrits, en les comparant avec d’autres de
ce plus nouvelle date, paroïssent avoir plusieurs siècles d’an*
« ciénrieté. J en ai eu un autre aussi ancien que je tenois de
«M Lauchlan, capitaine au 55e régiment. Il paroît claire-
«t ment, d’après ces observations et ces faits, que depuis le
*e tems d“s Druides la langue celtique a toujours été une lan-
« gue écrite. » Knox , Voyage dans les montagnes d’Ecosse,
terne 1 , page 3o de la traduction françoise. II eût bien été à
désirer que Knox nous eût dit un mot. de la forme de ces
caractères, et nous eût fait connoître les rapports qu’ils ont
avec les caractères hébreux, arabes , grecs ou runiques.
surprise et mon étonnement de le voir réduit
à exercer un tel état pour subsister.
« Je me console, dit- il avec douceur , par
« l ’étude et par le désir d’étendre mes conte
noissances ; il est vrai que j ’ai quelque-
cc fois de l’inquiétude, lorsque je songe
« que toutes les ressources de l’instruction
«c me manquent ici. J’aimerois mieux, sans
« doute, ne vivre qu’avec un peu de pain
« et d’eau dans une ville où je pourrois
« trouver les moyens de me livrer à mes
« goûts ; mais il faut savoir se conformer
« aux circonstances. >3
Je ne me serois jamais attendu à rencontrer
dans un pareil lieu un philosophe
de cette espèce ; je regrettai mille
fois de ne pouvoir pas me charger du
sort d’un homme aussi intéressant et aussi
rare.
Je lui témoignai le désir que nous aurions
de nous instruire avec lui , touchant
les moeurs et les usages d’un pays qui
lui étoit aussi fàmillier, et je lui demandai
s’il ne pourroit pas nous faire le
plaisir de venir avec nous jusqu’à l ’île de
Muli et à celle de Staffa.