
d’un esprit très-orné et qui cultivoit la
poésie, formoit, par son agréable vivacité,
un contraste piquant avec la douceur et
la tranquille sensibilité de plusieurs autres
dames, qui avoient toutes de l ’instruction
et des talens.
Nous soupâmes sans serviette, ce qui
se pratique dans plusieurs maisons d’Angleterre
-, mais les meilleures espèces de
bierres , des mets simples et exquis ,
des legumes choisis, lurent servis dans
des plats d’une forme élégante. Au dessert
, la nappe fut levée , et l ’on apporta ,
sur la plus belle table de bois d’acajo
u , des fruits, des confitures et autres
friandises, et des vins en abondance dans
des flacons de cristal -, c’est le luxe des
Anglois. Nous bûmes plus d’une fois, avec
du Champagne et du Bordeaux, à la santé
de nos aimables convives, et l ’on nous
répondit avec du Madère et du Constance.
Une gaieté v iv e , mais décente , ani-
moit cette scène, au milieu des prévenances
et de la plus franche bonhommie.
Le th e , le punch et les liqueurs fines
eurent leur tourj nous eussions passé la
nuit à table, si nous avions voulu nous
rendre aux invitations pressantes du docteur.
Nous quittâmes la p artie, malgré
ses vives instances, à une heure du matin.
Je m’occupai le reste de la nuit à méditer
sur la manière dont je pourrois me
faire quaker ; car si le bonheur est quelque
part sur la terre, il habite certainement
chez ces honnêtes gens.
John Sheldon.
I l y a de bons médecins à Paris, Londres
en compte un plus grand nombre qui
excellent dans la pratique. L ’art utile de
traiter , de soulager et de guérir l ’homme
au milieu des maladies et des infirmités
qui l ’affligent, exige une instruction préliminaire
si longue et si coûteuse, des
connoissances si profondes, pour celui qui
cherche à remplir avec distinction cette
honorable fonction , qu’on ne sauroit trop
apprécier un habile médecin.
Les Anglois, beaucoup plus riches , et
par conséquent beaucoup plus souvent ma