tous les caractères , effacés par une dissolution,
par un déplacement et par une crystallisation
secondaire, ü
L ’on a journellement sous les yeux des
exemples de ces nouvelles agrégations destructives
des formes premières. Les grottes
d’Antiparos , de notre-dame de la Bal*
me et tant d’autres, existent au milieu des
roches calcaires coquillées ; les suinteinens
qui se forment journellement dans ces antres
souterrains produisent des masses considérables
de stalactites vers le haut des
voûtes , de stalagmites sur les côtés ou vers
le bas. Seroit-on fondé , en examinant des
tables de ces stalagmites, de ces albâtres
calcaires susceptibles d’un si beau poli et
d’une demi-transparence si agréable à l ’oeil,
de prononcer que, puisqu’on n’y découvre
aucun vestige de corps organisés, ces pierres
secondaires sont le produit d’une matière
calcaire primitive, c’est-à dire , d’une
matière qui est ainsi sortie des mains de la
nature ? comme s’il etoit permis , en bonne
logique, de rompre ainsi le fil des analogies
; comme si une suite d’analogies n’é-
quivaloit pas au moins à des probabilités;
comme si les expressions de montagnes
primitives, de matière calcaire première,
n’étoient pas des abstractions inintelligibles
, lorsqu’on reconnoît des agens visibles
et palpables qui produisent, qui s’assimilent
même, si l ’on v eu t, la matière calcaire
sous des formes organiques. Ces formes
sont des points de reconnoissance , des'
types intéressans , propres à diriger nos
pas dans la route pénible et difficile de
l ’histoire des révolutions de la terre. Toutes
les fois donc que nous les trouvons effacées
, dans les circonstances où cette matière
, perdant ses formes organiques , s’est
modifiée en spath , en albâtre , en stalactite
, en marbre salin et même en gypse ,
je ne crois pas que nous soyons fondé à
prononcer affirmativement que ces matières
non-seulement ne sont pas le produit
des êtres organisés, et qu’elles n’ont ja mais
même passé par les filtres animaux.
Il en est de même des montagnes qu’on
appelle primitives , de celles de granit, par
exemple, formées par l ’agrégation de plusieurs
matières d’origine différente , qui
supposent nécessairement une existence