
C H A P I T R E V.
Départ pour VEcosse. Itinéraire. Observations
d ’histoire naturelle.
N o u s partîmes , à six heures du soir ,
le comte Paul Andreani de Milan, Wil-
liam Thornton, M. de Mecies et moi,
avec trois voitures de poste, dont deux
pour nous et une pour les domestiques.
J’avois connu le comte Andreani à Paris
; il aimoit les sciences, et il avoit fait
à Milan une fort belle expérience aérostatique
à ses dépens ; il s’éleva dans le
grand ballon qu’il avoit fait construire,
à la manière de Montgolfier.
William Thornton est un Américain
fort
fort estimable et de beaucoup d’esprit,
qui, après avoir fait de bonnes études à
Edinburgh, sous le docteur Cullen , étoit
venu se perfectionner à Paris , oh il avoit
pris le goût de l ’histoire naturelle. Le
voyage ne pou voit être que très-agréable
avec des hommes d’aussi bonne société.
M. de Mecies de Londres nous avoit
été présenté, peu de jours avant notre
départ, par M. Thomson, .très-hon naturaliste,
comme un jeune homme stu^
d ieux, très - appliqué à la minéralogie ;
nous l’agrégeâmes avec plaisir à notre société.
L ’on aime à fraterniser avec des
personnes qui ont nos goûts, et qui ne
craignent pas de partager les fatigues et
les dangers d’une tournée que nous nous
proposions de pousser jusqu’à l’île de Staffa
, si la saison nous permettoit de nous exposer
sur cette mer battue de tempêtes,
semée d’îles et de courans dangereux.
Tome I. K