
tières. On est véritablement étonné de voir
une aussi grande réunion de laves en
fragmens , particulièrement à un quart de
lieue de Durnbarton, sur la route de Glasgow,
où ces laves forment une vaste chaussée
qui va s’unir au loin à des collines plus
élevées.
On nous dit que c’étoient-là les restes
d’un mur étonnant par son épaisseur et
par sa longueur, que les Romains avoient
été obligés de construire du tems d’Agri-
co la , pour se garantir des incursions que
les indomptables Calédoniens ne cessoient
de faire contre eux pour se soustraire à la
domination de ces conquérans du monde,
qui ne purent jamais les vaincre.
Je sais que des écrivains anciens ont
parlé de cette fameuse muraille, et qu’ils
ont dit que l ’empereur Adrien la lit réparer
, d’où elle prit le nom dé vallum
Adriani ; mais ce n’est pas ici qu’elle étoit
placée (i). Cependant s’il est vrai que Lol-
(1) Le* meilleures cartes désignent ce mur de circonva-
lation des Romains depuis Newcastle jusqu’auprès de
Carlisle.
lius Urbicus, lieutenant de l’empereur
Adrien , ait passé la muraille d’Agricola et
repoussé leS Calédoniens jusqu’au-dela du
fleuve du C lyd e, où il fit une chaîne de
retranchemens (1) , Durnbarton étant tres-
voisirj. du C lyd e , la tradition a pu placer ici
la muraille des Romains , qui ne sauroit
être que celle que Lollius fit construire.
Je ne serois pas étonné, d’après c e la ,
que les Romains eussent tiré parti d’ an
local si avantageux pour établir des redoutes,
d’autant plus aisées à construire
que la nature en a fait les premiers frais,
en accumulant, à l ’aide de la force a o
tive des volcans, des matériaux sans nombre
, q u i, par leur agrégation et leur entassement,
forment eux-mêmes une barrière
formidable.
J’ai passé plus de deux heures à examiner
et à parcourir cette espèce de chaussée
naturelle , où je n’ai vu que des petites
collines de basalte réduit en fragmens
, sans pouvoir y distinguer le rnoin-
(]) Capitolin in Antonin. V".