
naturelle engageroit à voyager dans des
lieux aussi peu fréquentés , et les prévenir
qu’il est absolument nécessaire de partir
de très-bonne heure de Dalmally pour
se rendre à Oban, et que dans le cas où
le mauvais terns ou quelqu’accident vien-
droient à rallentir leur marche, il est nécessaire
et prudent de s’arrêter à mi-chemin
et de coucher à la petite auberge , quelque
mauvaise qu’elle soit, qu’on trouve un
peu au-dessus du pont de Bun-Awe j car
depuis ce lieu jusqu’à Oban on ne rencontre
pas une habitation.
Nous étions logés chez de très-bonnes
gens, les frères Havenson, qui tiennent
l ’hôtellerie, et qui font en outre le commerce
du hareng et d’autres objets 5 ils
ne sont pas sans.instruction, et eurent toutes
sortes d’attentions pour nous.
Oban est un petit hameau au bord de
la mer, composé de six à sept maisons
dispersées ; la mer y est poissonneuse , et
la pêche du hareng, ainsi que celle du
saumon, font la principale ressource de
ce lieu, où l’on ne recueille qu’un peu
d’avoine, et à peine de l’orge pour la dis -
tillation du wisky. L’on sèche le saumon
à la fumée du feu de tourbe, et on le dépèce
ensuite pour le mettre en baril, que
les Hollandois viennent acheter ; ceux - ci
les transportent de là en Espagne et en
Italie , pour les approvisionnemens du carême.
L’on pêche à Oban des saumons qui
pèsent plus de cent cinquante livres. Lorsque
ce poisson est bien préparé à la fumée
et un peu salé, les habitans de la cô te ,
ainsi que les pêcheurs, le mangent cru
comme un régal.
Le port d’Oban est vaste et sûr , et si
l ’entrée n’étoit pas un peu gênée par quelques
petits rochers qu’il seroit facile de
faire sauter, il seroit propre à recevoir
une grande escadre (1). Malgré cet avan-
. ( 1 ) V o i c i c e q u e d it K n o x au su je t d e c e p o r t . « O b a n e s t
« s itu é d an s la p a r tie d e l ’A r g ille sh ir e , a p p e lé e Mid-Lorn..%
« S o n p o r t e s t va ste e t présente u n assez g r a n d v o lum e d ’eau
ac p o u r r e c e v o ir les plu s g ro s v a is s e a u x ; a u -d e là est l ’île d e
« Kerera, q u i a t ro is m ille s de lo n g u e u r ; en tr e e lle e t l a
« c o n t in en t se t r o u v e le d é tro it d e K e r e r a , p a ssage sû r , p a r
« o ù le s ch a lo u p e s de p ê ch eu r s e t les c ô t ie r s se r en d en t o r -
<* d in a irem en t dans le Firth de Clyde et dans les pêcherie»
« de» m o n ta gn e s d u N o r d . O u a é ta b li un e d o u a n e à O b an .