
cours des astres. Un domestique placé au
bas du télescope fait mouvoir graduellement
et sans effort, à l’aide d’une combinaison
ingénieuse , le télescope et tout
l ’équipage , ainsi que l ’observateur lui-
même.
C’est de là que M. William Herschel est
parvenu à discerner d’une manière distincte
ces étoiles innombrables qui forment
la partie la plus pâle et la plus reculée
de la voie lactée.
C’est de là qu’il a reconnu cette multitude
d’étoiles doubles, ainsi que tant de nébuleuses
sur lesquelles on n’avoit que des notions
vagues et incertaines, et qu’il a entrepris
de compter les étoiles du ciel et fait de
si étonnantes découvertes.
Ainsi, placé vers le haut de son télescope
, l’infatigable astronome veut-il chercher
, par exemple , dans les parties les
plus désertes du ciel une nébuleuse ou
une étoile de la dernière grandeur, invisible
à l’oeil n u , il avertit sa compagne
d’observation au moyen d’un cordon qui
correspond à la pièce où elle travaille 3 au
signal la soeur ouvre la fenêtre , et le frère
lui
lui demande les indications dont il a besoin.
Miss Caroline Herschel, après avoir consulté
les tables manuscrites qu’elle a devant
e lle , lui répond : Mon frère, cherchez
vers l’étoile gamma , vers orion ^ ou
près de telle ou telle constellation qu’elle
nomme. Elle ferme ensuite sa fenêtre et
se remet à son travail.
Il faudroit être né avec une bien grande
indifférence pour les sciences, pour n’ê tre
pas touché de ce charmant accord, et
ne pas désirer de voir régner la même intelligence
entre ceux qui ont le bonheur
de les cultiver 3 ah ! combien leurs progrès
seroient alors plus rapides.
Nous commençâmes nos observations
par la voie lactée.
Le télescope de vingt pieds fait voir ,
dans la partie la plus lointaine et la plus
pâle , un nombre immense d’étoiles brillantes
, distinctes et séparées les unes des
autres.
M. Herschel dirigea ensuite l ’instrument
sur l ’étoile du pied de la chèvre 3 elle jette
un éclat si vif que l’oeil en est affecté. En
Tome / . F