
et d’être conservée plusieurs années en
bouteille ; il est nécessaire même, pour
l ’avoir de bonne qualité, qu’elle ait resté
plusieurs mois dans les foudres.
Ces foudres , faites avec des bois du
plus beau ch o ix , sont construites avec une
solidité, une justesse et une précision admirables
, et même avec une sorte d’éle-
gance. 11 y en a qui ont j u s q u ’ à dix-huit
cerceaux de fer. On m’en a fait voir plusieurs
qui ont coûté dix mille livres tournois
pièce.
J’ai déjà dit qu’elles étoient toutes placées
debout autour des murs ; mais ayant
demandé sur quoi elles portaient, on me
fit voir qu’elles étoient assises sur des
voûtes de brique d’une grande solidité ,
fortifiées par plusieurs gros pilliers de bois
debout. Le fond se trouve garanti par-là
de l’humidité de la terre , et on a la facilité
de voir si la bierre ne fuit pas.
Le dessus des foudres est fermé avec
beaucoup de soin par des planches épaisses
parfaitement jointes, et il est recouvert
encore de six pouces de sable fin.
A peu de distance de cette mánufacture
, il en existe une de vinaigre de bierre
montée dans le même genre ; mais ici les
foudres sont^ en plein air et remplissent
une immense cour ; leur grandeur et leur
capacité sont telles, qu’en entrant dans
cette vaste enceinte pleine de ces cuves
gigantesques, rangées sur plusieurs lignes,
on croit voir, par une illusion qui nait
du défaut de comparaison exacte, une
sujte de vaisseaux de ligne placés dans un
port les uns à côté des autres.
Le vinaigre fait avec de l’excellente
bierre forte est meilleur qu’on ne pour-
roit croire : on n’en use pas d’autre dans
toute l ’Angleterre ; l ’entrée du vinaigre
fait avec du vin est sévèrement prohibée.
Manufacture de marroquin , de parchemin
} de chamoiserie.
J’a im e à voiries manufactures de tous
les genres ; elles pourvoient à nos besoins ,
à nos commodités, à notre luxe : ces produits
de l’industrie sont dus à la réunion
des hommes j ils ont coopéré plus qu’on
ne le croit au développement de leurs fa