
mines qu’on obtient une bonne qualité de
fonte grise , dont on tire un très - grand
parti. Cette fonte est si douce qu’on peut
la limer avec facilité j et comme elle est
pure, elle se prête aux formes les plus
délicates.
L ’on doit croire que ce n’est qu’à force
d’essais, qu’à force de tatonnemens et de
dépenses, souvent infructueuses, qu’on
est parvenu à porter cet établissement à
un tel état de perfection 5 aussi tout s’y
ordonne, tout s’y exécute avec une précision
exacte , et on n’y livre rien à la routine
et au hasard.
Le minérais est mélangé avec ordre,
pesé avec soin, placé dans des paniers d’un
calibre égal ; les mêmes soins sont observés
pour le charbon. Tout est placé
avec méthode à portée de la main des
fondeurs, sous les angars destinés à ce
service. Les paniers pour chaque charge
sont comptés ; une pendule qui sonne l’heure
à côté des hauts fourneaux, détermine
le tems précis des charges j il en est de même
des coulées, la cloche annonce l’instant
où l ’on va procéder à cette opération
; chaque employé vole alors à son
poste.
Nous vîmes les atteliers où l ’on rafine
la fonte dans des fourneaux à reverbères,
pour la couler ensuite en canons, en mortiers
, en obusiers, en bombes, en boulets
, etc. y d’autres où l’on fait les moules
, d’autres où on les sèche.
On nous conduisit ensuite dans un très-
vaste attelier qui rappelle des idées plus
douces , puisqu’on prépare ici des ustensiles
d’agriculture , d’économie et d’arts ;
l ’on fondoit des chaudières de cinq pieds
de diamètre pour la fabrication du sucre
dans les îles, des poêles en forme d’urne
antique montés sur des socles, des cheminées
de toutes les sortes et du goût le
plus pur pour l’usage du charbon, des
cheminées de cuisine avec tous leurs as
sortimens, des bouilloires , des théières ,
des casseroles , des poêlons proprement et
solidement étamés, des bêches, des pioches
de diverses espèces pour la culture
de la canne à sucre, dont on rendoit le
taillant tranchant en l’aiguisant sur de