
«c cit pour vous demander si vous ayez
«c connoissance que quelqu’un à Londres
« ait employé avec succès l’éther pour dis-
«c soudre le caoutchou, et quels étoient
ce lesingrédiens qu’on y ajoutoit ou la pré-
« paration qu’on lui donnoit. »
ce Vous ne pouvez, Tepondit Cavallo,
«c vous adresser à personne qui puisse ré-
« pondre d’une manière plus positive à
ce vos questions que moi ; nous devons
«c sortir ce matin pour visiter des atteliers
c< d’artistes, et comme la personne qui a
ce trouvé le procédé pour dissoudre la
«c gomme élastique est sur notre route,
ce nous irons la voir ; ainsi vous serez bien-
cc tôt satisfait. »
J’acceptai l ’offre, et nous nous rendîmes
une heure après chez M. Winch, apothicaire
de Londres, qui nous reçut avec
beaucoup d’honnêteté, et qui me dit qu’en
effet c’étoit lui qui avoit adressé à Paris
à Macquer un flacon renfermant de la gomme
élastique très-bien dissoute dans l ’éther
, et qu’en écrivant au chimiste fran-
ço is , il lui avoit assuré qu’il n’y avoit
dans l ’éther aucun mélange. Macquer ,
qui vit la gomme élastique parfaitement
unie à l’éther dont elle n’altéroit pas la
transparence, et q u i, en examinant cet
éther, n’y trouva aucun corps étranger ,
crut de bonne foi que l ’éther pur étoit
son dissolvant, et s’il ne réussit qu’imparfaitement
en employant le meilleur éther,
il se persuada peut-être que celui-ci n’é-
toit pas encore assez rectifié.
« En effet, me dit M. Winch, je ne lui
« avois point envoyé le procédé que j ’em-
« ployois ; mais toujours est - il vrai que
e< l’éther est sans mélange, et que tout
«c tient à une préparation fort simple. »
Cavallo, qui est ami de M. W in ch , me
dit qu’il se réservoit de répéter l’expérience
le lendemain chez lu i , et que j ’en
serois témoin. Voici en quoi elle consiste.
On se procure une livre de bon éther vi-
triolique, qu’on introduit dans une bouteille
ou flacon propre à contenir environ
quatre livres d’un liquide ordinaire. On
verse sur cet éther deux livres d’eau pure ;
on bouche alors le flacon , et l ’on renverse
le gouleau en bas, en agitant le tout par
secousses , afin que les deux liqueurs puis-
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