
tenons des Allemands, nos premiers maîtres
en mineralogie, quoiqu’insignifiant,
n’est pas à rejeter, comme le voudroient
les amis des nouvelles nomenclatures y car
c est par la raison qu’on ne trouve aucun
sens dans la racine de ce mot, qu’on doit le
considérer comme bon , en y ajoutant une
epithete , telle que celle de spath calcaire ,
de spath pesant 3 de spath cubique ou phos-
phorique3 etc.
Klaproth, qui a analysé en bon chy-
miste le spath adamantin , lui a donné ,
je ne sais pourquoi, le nom de corrin-
don I* et comme il a reconnu dans cette
pierre une terre particulière , une terre
sui generis , unie au quartz , au fer et au
nick e l, il lui a plu d’appeler cette terre
corrindoniene. Si le mot corrindon étoit
chinois, je serai le premier à l ’adopter,
et à engager les naturalistes à le conserver
, ne fut - ce que pour apprendre que
cette pierre et l ’usage auquel elle est appliquée
nous ont été transmis par les C h inois
y mais ce nom a si peu de rapport
avec la langue de ce peuple, qu’il est à
presumer qu il est de fabrique européenne.
Cette
Cette manie de faire de nouveaux mots
a séduit M. Haiiy, très-habile naturaliste ,
qui en a créé un dans le genre composé,
à l’exemple de quelques chymistes qui ont
cherché à renfermer les principes de la
science dans les noms. Il a donc appelé le
spath adamantin leiaste } dérivé de leviga•
tor (polisseur) 3 à cause, d it- il, de l ’usage
qu’on en fait pour polir les pierres y mais
M. Haiiy auroitdû peut-être considérer,
avant de créer un nom tiré des propriétés
de la chose même, que la poudre du
spath adamantin est employée à couper
et à scier les pierres, et non à les polir j
c’est la potée 3 c’est le brun - rouge d’Angleterre
qui sont destinés à les polir et
à leur donner le lustre , à qui le nom
de leiaste seroit plus applicable. Conservons
donc à cette pierre celui de
spath adamantin, quelque mauvais qu’il
puisse etre, jusqu’à ce qu’on parvienne
à avoir celui qu’elle porte à la Chine ;
en attendant l ’on saura que c’est le docteur
Lind qui le premier nous l’a fait con-
noître, ainsi que ses usages chez un peuple
dont la haute antiquité et la constante
Tome I. B