
a ire , à laquelle on donne une pente douce
, mais sensible ; la surface en est bien
égalisée , bien battue j on la recouvre ensuite
de plusieurs pouces d’argille grasse,
qu’on a soin d’étendre par-tout, et d’unir
comme on feroit d’un enduit de mortier,
pour retenir l’eau et l ’empêcher de s’in filtrer
dans la terre ; mais on ménage en
même tems, au milieu de l ’a ir e , une r igole
propre à porter toutes les eaux dans
un point de réunion et de là dans un réservoir.
La chose ainsi établie , on étend des
pyrites sur toute la surface de l ’aire 5 on
en forme des couches les unes au-dessus
des autres, jusqu’à ce qu’il en résulte un
massif de plusieurs pieds d’épaisseur. L’on
doit avoir soin en plaçant les morceaux
de pyrites les uns contre les autres de
laisser des vides ou intervalles qui permettent
à l’air d’y avoir accès.
Ces amas de pyrites, exposés aux vicissitudes
de l’atmosphère et des saisons, ne
tardent pas à s’échauffer, à se gonfler, à
s’effleurir. On accélère l ’opération en les
remuant de tems à autre avec des ratteaux
de fer à longues dents , afin de présenter
par-là de nouvelles surfaces à l’air.
Lorsque l’été arrive et que le tems est
chaud et sans p luie , il est nécessaire d’arroser
souvent et à petite eau la masse de
pyrites ; ce qui remplit deux objets, le
premier de laver le sel qui est déjà formé
, le second d’occasionner, par la chaleur
humide, une sorte d’effervescence
dans les pyrites , ce qui donne lieu à une
décomposition beaucoup plus prompte. Les
petites pluies font très-bien aussi dans ces
circonstances. Enfin, les eaux chargées
de vitriol trouvant un fond d’argille qui
les empêche de se perdre dans la terre ,
coulent sur le sol incliné et vont se rendre
dans un premier réservoir, où elles
se clarifient ; l ’évaporation naturelle les
rend plus fortes , et lorsqu’on juge qu’elles
sont convenablement préparées, on les
soutire à l’aide d’un robinet placé à une
certaine hauteur du bassin, et elles se
rendent dans un second réservoir attenant
aux atteliers ; elles passent de là dans des
chaudières de plomb où l’on jette du vieux