
Cette manière de répandre en assez
grande quantité des cendres sur le feu
pour le priver de l’action de l ’air , est analogue
à celle de faire le charbon de bois
qu’on couvre avec de la terre •, le résultat
en est à peu près le même 5 car le charbon
de terre, ainsi préparé , est lég e r, sonore
, et fait dans les hauts fourneaux le
même effet que le charbon de bois : chose
extrêmement importante , puisqu’on peut
avoir, au moyen du charbon de terre, la
facilité d’établir des fonderies dans des
lieux où le défaut de bois obligeroit sans
cela d’abandonner les mines de fer les
plus riches.
Il existe une si grande suite de ces at-
teliers d’épurement, pour fournir à tant
de consommations, que l’air en est échauffé
au loin , et que la nuit tout est resplendissant
de feu et de lumière ;; de manière
que lorsqu’on apperçoit à une certaine distance
tant de masses de charbon embrasées
d’une part, de l ’autre les gerbes de
feu qui s’élancent à une grande hauteur au-
dessus des hauts fourneaux, et qu’on entend
le bruit des lourds marteaux qui frappent
sur les enclumes retentissantes , mêlé
au sifflement aigu qui sort des pompes à
a i r , l ’on ne sait si l ’on est au pied d ’un
volcan en éruption ou si l’on a été transporté
, par quelqu’effet magique, sur les
bords de l ’antre où Vulcain avec ses Cy-
clopes s’occupe à préparer la foudre.
Je voudrois que le peintre du Vésuve,
que Volaire , qui a si bien rendu les effets
terribles de ce volcan dans ses plus fortes
éruptions nocturnes, vint exercer ici ses
pinceaux sur cette espèce de volcan artificiel
, non moins piquant que l ’autre par
ses effets.
Les approvisionnemens de minéraux sont
sur la même aire que les charbons ; un
canal, ouvert à grands frais et qui communique
à la mer, sert au transport de
toutes les matières, ainsi qu’à celui des
objets fabriqués.
L’on fait usage ici de trois sortes de minérais
dont on forme des tas distincts et
séparés.
La première est formée par une aema-
tite décomposée qu’on tire du duché de
Cumberland j elle est rougeâtre, douce